Le Cavalier et son ombre Dans une petite ville, un voyageur solitaire attend une embarcation; quelque part au-delà du fleuve, une jeune femme lutte sans doute contre la mort. Elle s'appelle Khadidja et il l'a beaucoup aimée, autrefois. Pendant trois journées d'attente, l'étranger chemine dans sa propre mémoire. Où trouver, dans les décombres du passé, quelque chose qui ressemble à un commencement Peut-être dans cet étrange contrat, qu'à bout de misère Khadidja avait accepté : s'asseoir chaque jour devant une porte ouverte sur l'obscur, et parler à un être invisible... Obligée d'imaginer à la fois ses fables et l'identité de leur destinataire, la jeune femme avait lentement dérivé vers la folie. Limpide malgré son architecture enchâssée, Le Cavalier et son ombre est tissé des récits hallucinés ou réalistes de Khadidja. Livrés tour à tour par éclairs ou comme par de faibles scintillements, ceux-ci disent le malheur d'un continent étranglé par tous les désastres. Ils donnent aussi à lire le combat à mort entre tout manieur d'apparences et les ombres silencieuses qu'il croit subjuguer. Comme Khadidja, le narrateur campe à la lisière du rêve et du réel, et sa propre identité finit par lui devenir opaque. Pourtant, au milieu des flammes de la guerre civile, et pendant que des troupes étrangères reviennent prendre possession du pays, la quête du salut demeure, symbolisée par cet enfant mythique revenant de conte en conte et qui n 'a eu le temps ni de vivre ni de mourir Roman lyrique et grave, Le Cavalier et son ombre dit superbement la déchirure de l'écrivain africain, qui ne sait si ses textes s'adressent à l'abîme ou à des êtres de chair et de sang. (Quatrième de couverture.)