3. Capital social et trajectoires différentielles des ménages ruraux |
Première hypothèse : Lorsque le capital social est fort, les conditions d'existence des individus connaissent un statut quo, et même, s'améliorent, notamment dans un système de production qui intègre comme principe de compétitivité la pluriactivité et l'innovation dans la pratique professionnelle ; plus les individus aspirent à une mobilité ascendante par le travail, plus ils développent leur capital social par l'acquisition des formes de prospérité multiples ; celles-ci sont liées à la pluriactivité et à la priorité accordée à l'éducation de leurs enfants, et par conséquent, ils sont favorables à la famille restreinte et véhiculent une identité sociale compétitive [36] mais très souvent impopulaire.
Deuxième hypothèse : Lorsque le capital social est faible, le mode de vie des individus se détériore et peut être altéré, surtout si le système productif dans lequel ils évoluent ne présente guère d'autres opportunités de carrière ; dans cette perspective, une partie des individus choisit la défection, c'est-à-dire la solution de quitter le système (exode), l'autre, l'apathie, c'est-à-dire l'acceptation des effets de contraintes inhérents au système (chômage), mais, tous affichent une identité de retrait [37], d'exclusion et de désocialisation.
3.1. Une nouvelle approche des concepts d'aînés et cadets sociaux
On ne peut plus se contenter de la triple dimension qui caractérisait jusque-là les concepts d'aînés et cadets sociaux, à savoir les rapports sociaux de sexe, les classes d'âge et les rapports de filiation. Désormais, les critères socio-économiques sont à prendre en considération, car, ils mettent en lumière l'alternance et la signification des rôles sociaux dans l'acquisition ou la quête de ce que Pierre Bourdieu appelle les biens spécifiques des champs sociaux : clientèle, autorité, prestige, leadership, cercles d'identification [38]. Deux critères socio-économiques importants à intégrer sont la disparité des revenus et l'endettement des ménages.
3.2. Disparités des revenus et endettement des ménages dans un contexte de crise
Les effets de la récession économique au Cameroun ont précipité la baisse du niveau de vie, modifié profondément les modes de vie ruraux et perturbé gravement la gestion financière des ménages. Jusqu'alors, dans les régions où a toujours prédominé la monoculture de rente (café ou de cacao), la classification sociale se faisait en fonction de la taille des plantations, petites ou grandes, selon des normes précises. Elle se fait également en fonction de la quantité des facteurs de production, une ou plusieurs plantations. Et comme la production de ces cultures correspondait généralement à la logique des nombres, les petites plantations produisaient un faible rendement et les grandes, un rendement conséquent. Les propriétaires des petites surfaces cultivables étaient aussi les "petits" dans la collectivité rurale ; concomitamment, les propriétaires des vastes surfaces fertiles avec des rendements meilleurs jouissaient du statut de "grands" et jouaient les premiers rôles dans les champs sociaux [39]. Une dualité du social s'était constituée en fonction de cette hiérarchisation ancrée dans la valeur sociale accordée aux cultures du café et du cacao. Et tous les autres individus appartenant au système agraire et non-propriétaires de plantations de rente étaient traités avec condescendance comme des cadets sociaux.
Un premier niveau de disparités est à prendre en considération entre groupes sociaux, à l'intérieur d'une même catégorie de ruraux, celle des petits et des grands planteurs, en fonction de deux variables : la monoactivité et la pluriactivité.
Depuis la crise, une mutation identitaire s'est produite dans le langage, les représentations et les stratégies des ménages ruraux. Ces derniers continuent d'évoluer de manière différentielle par rapport à la dualité du fonctionnement social, mais cette fois; selon la loi du simple actif ou du double actif. On désigne par simple-actifs, les ménages restés dans la monoactivité agricole, bien souvent la monoculture de café ou de cacao, les cultures vivrières entrant exclusivement dans l'autoconsommation. On appelle double-actifs, les ménages favorables à la pluriactivité rotative incluant cultures de rente et cultures vivrières traditionnelles ; on peut y ajouter également l'artisanat ou le commerce ou le salariat... ou du maraîcher irrigué. Cette double activité est une source de revenus considérable. Il y a un renversement de perspective qui fait des double-actifs, de grands planteurs et des agriculteurs. Pendant ce temps, les monoculteurs de rente, quelle que soit la surface cultivable, deviennent de petits planteurs. Ainsi, du petit planteur au planteur double-actif -aux deux extrémités de l'échelle des revenus selon le barème des enquêtes- les revenus vont de 1 à 6. De même que les écarts de revenus entre les chefs de ménage hommes et femmes vont respectivement de 1 à 3 pour une même classe. De la sorte, les promoteurs de l'option pluriactivité avec le maraîchage valorisé, deviennent les nouveaux "grands" ou si on veut les "aînés sociaux" en milieu rural, surclassant les planteurs de la monoculture de rente.
Fait significatif, l'agriculture de variété qui fait la force du double-actif est moins prisée par ce dernier en tant que champ d'investissements financiers. Les investissements des double-actifs sont paradoxalement orientés vers des secteurs d'activités lointains tels que l'immobilier et les transports. Peut-on alors dire que cette double démarche innovation/diversification des activités rurales traduit chez les acteurs le besoin de minimiser les risques, les femmes étant mieux ancrées dans cette pratique que les hommes [40] ? Les caféiculteurs Bamiléké, en dépit de l'encadrement offert par des structures privées telles que l'UCCAO, semblent avoir mieux pensé le risque par le principe d'innovation/diversification. On ne peut en dire autant des cacaoculteurs béti dont le marché était propagé par les pouvoirs publics à travers des structures telles que la SODECAO.
Un second niveau de disparités est à relever dans la dynamique du dedans des ménages, entre l'élément masculin et l'élément féminin et par rapport à la prise de décisions micro-économiques. En observant les temps sociaux des acteurs, on peut évaluer le budget-temps que chaque membre du ménage consacre à un type d'activité donné. On peut surtout appréhender l'importance que cette activité représente dans la vie économique du ménage. Par conséquent, il est facile d'anticiper sur la prépondérance de l'un des conjoints dans la prise des décisions engageant l'existence de cette petite unité de production.
Les temps sociaux sont répartis en fonction des activités agricoles et en fonction des sexes (temps féminin et temps masculin), mensuellement en heures de travail. Il apparaît un budget-temps élevé chez les hommes dans la monoculture d'exportation, des champs de cacao ; les femmes présentent un budget-temps considérable dans la diversification culture de rente / cultures vivrières, le vivrier étant produit dans un double objectif : consommation domestique d'une part, commercialisation, d'autre part [41]. Ainsi, les disparités des sources de revenus ne se saisissent plus seulement entre les ménages, mais se situent également à l'intérieur des unités de production domestiques. La décision micro-économique constitue par conséquent un facteur de ségrégation important, bien qu'il faille intégrer dans l'analyse l'impact des flux monétaires venant des membres de familles des villes.
Une autre variable de la dualité du social (aîné/cadet) en mutation est l'éviction de l'héritier unique dans l'imaginaire social des communautés stratifiées ; le principe de l'héritier unique y participe de la reproduction sociale et valorise le clivage entre les groupes sociaux et à l'intérieur même du groupe domestique. D'un côté, l'héritier (enfant mâle) jouit des biens et prérogatives de son rang (protection en droit des membres de la famille élargie, gestion du patrimoine, appropriation des jeunes veuves) et se comporte en "aîné", en dépit de son âge ; de l'autre, les fils non-héritiers, défavorisés par la volonté du père sont contraints de s'installer ailleurs que dans la concession paternelle [42].
Tableau 2 : Impact des identités sociales dans l'articulation du mode de vie en milieu rural. Catégories d'analyse : mono et pluriactivités ; capital social ; stratégies d'acteurs, modes de vie.
Capital social
|
Stratégie
d'acteurs; décision micro-économique
|
Mode de vie
| ||
IDENTITE SOCIALE
|
Simple-actifs
|
Faible
|
Monoactivité
ou défection
|
Détérioré
ou altéré
|
IDENTITE SOCIALE |
Double-actifs
|
Fort
|
Pluriactivité
=> Compétition
|
Conservé
ou amélioré
|
Mais, les enquêtes ADOC de 1992 dans l'Ouest bamiléké montrent que cette pratique est perturbée, voire délaissée par endroits, du fait de la conjonction de deux phénomènes concomitants : la forte pression foncière en zone rurale d'une part, la paupérisation que connaissent les migrants bamiléké dans les villes d'autre part. Parallèlement, les héritiers sont accusés de concentrer les ressources domestiques en leur faveur et au bénéfice de leur progéniture, spoliant ainsi les intérêts vitaux du groupe domestique que sont la protection et l'entraide. Le jeu des rôles dans la dynamique de la succession commence à connaître une grande mutation. La redistribution équitable des biens aux enfants pourrait être en rapport avec la régulation sociale et les stratégies globales des ménages rentiers à la recherche de nouvelles sources de revenus.
3.3. L'importance des réseaux dans la quête des crédits financiers et du capital social
Dans quelles mesures et par quels processus le capital social donne accès aux diverses formes de crédit rural ? L'effondrement des institutions financières formelles spécialisées dans le développement rural a-t-il un impact sur la mobilisation des crédits et la constitution de l'épargne rurale? Quels types d'acteurs du monde rural peuvent avoir accès à ces sources de financements et sous quelles conditions ? Comment s'articulent les politiques d'ajustement dans le jeu d'incitations et de contraintes qui régulent le financement du développement rural, la stabilisation des prix des matières premières et la constitution du capital social (biens d'équipements publics, santé et formation) ?
Ces questions et bien d'autres encore ne trouveront pas ici toutes les réponses souhaitées, mais, elles montrent bien la complexité du monde rural et les difficultés qui sont siennes à tous les niveaux de la vie sociale et nationale. Le monde rural est perçu et traité avant tout, non comme sujet, mais comme objet de développement. Les mutations socio-économiques [43] ont définitivement désillusionné les paysans. Ces derniers ont appris à exister en affûtant des stratégies de survie pour "gérer le quotidien", à hiérarchiser leurs besoins, à construire des normes d'endettement et d'enrichissement personnelles qui donnent accès le capital social ou le développent. Or, la redistribution nationale des biens d'équipement sociaux et des services qui en résultent défavorisent gravement les zones rurales, au profit des villes et surtout des grandes métropoles [44].
Avec la baisse du pouvoir d'achat et des revenus des paysans, les ménages s'endettent sans limites pour l'acquisition des produits manufacturés de base, dont les prix ont augmenté avec la dévaluation monétaire. Le système de santé s'est terriblement dégradé dans les villages, les effets de la dévaluation monétaire ayant définitivement mis les produits médicaux et pharmaceutiques hors de portée des indigents, c'est-à-dire de la majorité des populations. Seuls les paysans bénéficiant du soutien des relais de solidarité issus des villes d'une part, et les promoteurs de la double activité aux revenus multiples et substantiels, d'autre part, bénéficient régulièrement des soins primaires de la médecine moderne.
Le système éducatif subit lui aussi les effets pervers dus à la réduction des dépenses publiques. Deux, parfois trois niveaux de classe sont pris en charge par un seul instituteur que les réseaux de solidarité communautaires adjoignent d'un collègue bénévole dans les régions mieux organisées. Il ne faudrait pas oublier les inégalités entre les zones rurales, certaines provinces étant plus favorisées que d'autres dans l'acquisition des biens d'équipement sociaux, du fait, soit des pouvoirs publics, soit des ONG, soit d'une forte activité des missionnaires. C'est le cas des provinces de l'Ouest et du Centre. L'acquisition du capital culturel dans les zones rurales est très favorable aux ménages de double-actifs et à la famille nucléaire. En effet, les décisions micro-économiques sont de plus en plus rationalisées et orientées vers les besoins d'éducation. La scolarisation des enfants dans les ménages cacaoyers et caféiers absorbe jusque plus des trois quarts des ressources monétaires de ménage. De sorte que l'investissement pour l'acquisition du capital culturel incite les chefs de ménage à privilégier la famille restreinte au détriment de la parentèle plus éloignée [45].
Les projets communautaires favorisent le développement du capital social en milieu rural lorsque les ONG s'investissent effectivement dans le social comme à l'Ouest du Cameroun où on a assisté à un développement des éléments urbanisants : structures scolaires, sanitaires, culturelles (bibliothèques, salles de fêtes, foyers de jeunes), électrification, adduction d'eau, en pleines régions rurales. A contrario, les effets d'enclavement relatifs aux voies de communication, entravent l'éclosion du capital social dans les communautés et à l'intérieur de chaque ménage. La faible tendance à innover et à diversifier (statut du simple-actif, recul de la pluriactivité agricole) le système de production est-il corollaire au faible développement du capital social dans les régions cacaoyères enclavées ? Les ruraux se voient-ils privés des possibilités des débouchés ?
Reste alors le problème des sources informelles de crédit que sont les tontines. Les ruraux se tournent résolument vers elles et les autres sources d'épargne populaire. Quel que soit le groupe social, l'accès au crédit est toujours conditionné par les possibilités de remboursement, l'intervention d'un avaliste qui garantit sous certaines conditions, la sécurité des sommes allouées. Mais, ce sont les comportements différentiels des cultures qui rythment l'accès au crédit et rendent légitimes les mécanismes de contraintes de remboursement. Les tontines bamiléké sont présentées comme fiables du fait d'une marge dérisoire de défection. Le manquement à la parole est un acte répréhensible et d'exclusion du groupe, avec les contraintes pour les ayant-droit de l'emprunteur de remboursement intégral. Dans l'ordre social paysan bamiléké, l'économie est fondée sur une agriculture intensive. La forte implication de l'individu dans les réseaux de sociabilité (funérailles, soutiens apportés aux parents en difficultés, contribution aux budgets de dot) auxquels s'ajoutent les charges sociales, incitent les ménages à l'emprunt et à l'endettement, soit 23 % en 1990 et 69 % en 1994. Au pays béti, l'économie repose sur l'association d'une agriculture extensive avec un crédit agricole essentiellement familial.
Les comportements différentiels des ménages cacaoyers et caféiers sont à mettre en relation avec les fondements et le mode de régulation des sociétés bamiléké et béti. Dans les rapports sociaux de sexe en relation avec emprunts et recettes globales, les chefs de ménages féminins sont plus enclins à l'endettement que leurs homologues masculins, soit respectivement le quart et le dixième des recettes annuelles. Ceci s'explique par le fait que les femmes se livrent à la pluriactivité agricole ; elles sont de ce fait les plus riches, et par conséquent, les plus solvables. Les crédits informels leur sont donc plus offerts qu'aux petits planteurs. La situation matrimoniale influence également l'accès aux crédits ; ainsi, les polygames (forces productives considérables) sont mieux pourvus que les veuves et autres femmes âgées et solitaires, peu solvables. Les coopératives et les tontines deviennent les nouveaux cercles d'identification et de socialisation secondaire, et entraînent le recul des lieux de culte et les formations politiques, parce que les premiers, plus que les seconds, sont favorables à la spéculation financière. Ces cercles promeuvent de nouvelles valeurs et légitiment de nouveaux "leaders", lesquels tendent à construire des réseaux d'échanges et de relations sur la base du défi à la crise et de la réussite individuelle. Ceux des individus qui ne peuvent s'adapter au nouvel ordre paysan sont contraints, soit à l'exode rural, soit au chômage rural, soit alors à des tentatives de reconversion dans le petit commerce de proximité et l'alcool illicite. Ils vivent à la fois une identité de retrait, bloquée et marginale.
Conclusion - | Chapitre précédent |
[36]. Identité sociale compétitive : Entrepreneur de type wébérien, conquérant, ambitieux, sensible à la réussite individuelle, mais qui se heurte toujours au problème des fins et des moyens. Lire à ce sujet Claude Dubar. La socialisation, construction des identités sociales et professionnelles. Paris: Armand Colin, 1991.
[37]. L'identité de retrait est un terme propre à Renaud Sainsaulieu qui tend à exprimer chez certaines personnes ou catégories sociales, une attitude ambivalente, à la fois d'engagement et en même temps, de retenue, notamment dans le déroulement de la vie professionnelle. Lire à ce sujet, Renaud Sainsaulieu. L'identité au travail ; l'impact des effets culturels dans l'entreprise. Paris: FNSP, 1985.
[38]. Pierre Bourdieu, s'agissant des biens
spécifiques : "Dans un champ, des agents et des institutions sont
en lutte, avec des forces différentes et selon les règles
constituées de cet espace de jeu, pour s'approprier les profits
spécifiques qui sont en jeu dans ce champ. Ceux qui dominent le champ
ont les moyens de le faire fonctionner à leur profit ; mais ils doivent
compter avec la résistance des dominés". Le sens
pratique", op. cit., p.136.
Lire aussi à propos de la théorie des champs sociaux :
Pierre Bourdieu. "Espace social et pouvoir symbolique" in Choses dites.
Paris: Ed. de Minuit,1987, pp.147-166.
[39]. Champ social : Chez Bourdieu (1980), il
s'agit d'un espace social spécifique constitué de relations
objectives entre des positions "dont les propriétés peuvent
être analysées indépendamment de leurs occupants", voir
Questions de sociologie. Paris: Ed. de Minuit, 1980, p.113.
Exemples de champs sociaux : champ religieux, champ scolaire, champ politique,
champ artistique ; chaque champ obéit à une logique qui lui est
propre et sa structure témoigne du rapport de force entre les
différentes composantes, comme le montrent les théories de la
dynamique de groupe.
[40]. Une hypothèse théorique permet justement
de rendre intelligible la minimisation du risque chez le petit entrepreneur en
insistant sur la cognition à partir des indicateurs suivants : 1-
perception de l'environnement social, 2- limitation du stock informationnel
chez le sujet, 3- crise dans la prise de décision économique.
Dans une approche socio-cognitive, on peut tenter une mise en relation des
capacités managériales et le capital culturel du double-actif,
considéré comme chef d'une microstructure agricole (moins de dix
employés) plus ou moins informelle.
Formulons en conséquence l'hypothèse suivante : le
capital culturel est un déterminant de l'expansion de la
micro-entreprise, du fait qu'il constitue un outil de lisibilité
important des facteurs du risque ; lorsque le capital culturel du
décideur est faible, sa perception du risque est grande et les
informations dont il dispose susceptibles de développer sa structure
d'exploitation sont limitées ; dès lors, il orientera et
diversifiera ses investissements vers d'autres secteurs économiques,
généralement de même importance que le secteur
initial.
[41]. Ango Mengue Samson, p.311, "Après la culture de rente, la reconversion dans la pêche : l'arrondissement d'Ayos s'ajuste à la crise" in Le village camerounais, op. cit., pp.310-317.
[42]. J. Hurault. La structure sociale des Bamiléké. Paris: La Haye, Mouton, 1962.
C. Tardits. Les Bamiléké de l'Ouest du Cameroun. Paris: Berger-Lévrault, 1960.
[43]. Les plans d'ajustement structurel, les mirages de la dévaluation du franc CFA, la déroute des grandes structures de financement des projets agricoles (SODECAO, FONDER, Crédit Agricole, ONCPB) et les multiples formes d'expérimentations de programmes plus ou moins cohérents, de mesures néo-libérales, accompagnées de leur coût social.
[44]. On peut formuler une hypothèse empirique selon laquelle la part du budget national affecté aux services sociaux a été réduite de façon drastique et les campagnes ont été les plus touchées par ces mesures ; par ailleurs, les structures de santé et d'éducation sont inévitablement distribuées en favorisant les citadins au détriment des ruraux.
[45]. Equipe OCISDA-CUDs. "Les planteurs et la crise à Bafou en 1991". Communication au Symposium international sur l'analyse des politiques agricoles en Afrique subsaharienne, 1991, p.17.