Mots pluriels
    no 9. February 1999.
    https://www.arts.uwa.edu.au/MotsPluriels/MP999rg2.html
    © René Godenne


    COMPTE RENDU DE LECTURE DE RENE GODENNE

    La nouvelle de langue française
    aux frontières des autres genres, du Moyen Âge à nos jours

    Actes du colloque de Metz
    juin 1996

    Sous la direction de V. Engel et M. Guissard, volume premier, Ottignies: Quorum, 1997, 411 pages.


    Ce premier volet d'un diptyque (le second, les actes du colloque de Louvain-la-Neuve, mai 1997, est en cours d'impression) comprend trente-cinq articles, encadrés par un exposé théorique inaugural de K. Varga ("Le temps de la nouvelle" ) et un exposé historique de clôture de l'auteur de ce compte rendu ("Fortune/infortunes, permanence/avatars d'un genre : la nouvelle française du XVe siècle aux années 1990). Le grand enseignement à retirer de ces incursions synchroniques ou diachroniques à travers les siècles est le suivant : comme en témoignent les auteurs ou les oeuvres, il y a bien eu, et il y a encore, histoire (et même une proto-histoire au Moyen Age) d'un genre narratif bref, spécifique et multiforme, - ce que contestent si imprudemment, au nom de concepts forgés en dehors de la réalité des textes, certains exégètes actuels de la nouvelle.

    Une histoire qui ne se ramène pas aux sempiternelles périodes fastes que furent les XVIe et XIXe siècles, mais qui existe bien au XVIIe siècle (sur laquelle les dix-septiémistes se penchent de plus en plus) et au XXe siècle : "La nouvelle au XVIIe siècle ou la vérité de la fiction" de C. Noille-Clauzade, "La nouvelle française au XXe siècle aux frontières des autres genres : roman, conte, essai" de C. Camero Perez, "Écriture de la nouvelle et écriture journalistique" de M. Lits, "Faits divers et nouvelles" de J. Glaziou, "Les romans sont pleins de ces nouvelles-là" : ce que la nouvelle nous dit du roman" de V. Engel.

    Une histoire avec des auteurs majeurs, qu'ils soient nouvellistes à part entière ou nouvellistes occasionnels : "Les trois contes de Flaubert ou le conte absent" de G. Jacques, "La tentation poétique des premières nouvelles P. Morand" de C. Douzou, " Marcel Béalu ou les frontières entre conte, nouvelle et poème en prose" de M. Guissard, "Nouvelles et textes brefs de Le Clézio : vers une écriture du silence" de J.-Ph. Imbert...

    Une histoire qui n'est pas uniquement française, mais québécoise (une communication : "Le genre narratif bref québécois de 1860 à 1960" de M. Lord), africaine (deux communications, dont "La disqualification de la nouvelle de l'arsenal littéraire africain" de P. Bekolo).

    Et dès lors d'attendre la parution du second volet avec des études consacrées à Maupassant, Villiers de l'Isle-Adam..., à M. Arland, M. Aymé, M. Yourcenar..., à la nouvelle fantastique, policière, au recueil de nouvelles..., à la nouvelle et le cinéma, etc. etc.


    René Godenne
    Institut d'Enseignement Supérieur Pédagogique de Liège

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