A L'ECOUTE DE JEROME CARLOS, NOUVELLISTE BENINOIS
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Un entretien avec Jérôme Carlos, Ecrivain
proposé par Guy Ossito MIDIOHOUAN
(Cet entretien avec Guy Ossito MIDIOHOUAN a eu lieu à Cotonou en janvier 1999. )
Jérôme Carlos dirige le Centre africain de la Pensée positive et la radio du même nom à Cotonou.
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Vous êtes historien de formation, journaliste et
écrivain. Quelle est la place de la nouvelle dans votre production
littéraire?
Le recueil de nouvelles Les enfants de Mandela a été
publié en 1988, aux Editions CEDA, à Abidjan (Côte
d'Ivoire). C'est, à ce jour, mon seul et unique recueil de nouvelles, en
bonne place à coté d'un recueil de poèmes (Cri de
Liberté, aux Editions ABM, Cotonou, 1973) ; de deux romans (Fleur du
désert, aux Editions CEDA, Abidjan, 1990 et Le Miroir, aux Editions
Edilis, Abidjan 1994) enfin d'un ouvrage didactique et de deux essais.
Comment vous est venue l'idée d'écrire Les enfants de
Mandela?
Un seul thème parcourt Les enfants de Mandela, thème autour duquel
s'articule l'ensemble du recueil : l'Afrique du Sud sous l'apartheid.
C'était alors un thème d'une brûlante actualité qui
n'échappait pas, dans son traitement, à la plume du journaliste
que je suis. Mais l'espace d'un journal est étroit et tout support de
presse est soumis à une ligne éditoriale
déterminée. A côté de quoi, j'ai estimé
l'espace littéraire plus large, plus ouvert, moins contraignant -
idéologiquement parlant - et tout entier laissé à
l'initiative de l'écrivain qui y exerce pleinement et totalement et sa
liberté et sa responsabilité.
Les enfants de Mandela ambitionnait, par rapport à une certaine
manière tranchée et réductrice de voir l'Afrique du Sud
sous l'apartheid - une vision unilinéaire, en noir et blanc - de faire
toucher du doigt la réalité, la complexité d'une situation
biaisée par l'idéologie et les extrémismes ambiants. Je
récusais, à ma manière, une forme de manichéisme
primaire qui gangrenait tout le débat sur l'apartheid.
Les textes regroupés dans ce recueil ont-ils connu une
première publication dans des journaux ou revues ?
Non. Mais les textes du recueil - certains textes, devrais-je dire - ont
été publiés dans certaines revues.
Quel accueil a été réservé à ce recueil?
Accueil très favorable du public, l'un des taux de vente jamais
réalisé en Côte d'Ivoire. Il est vrai que le recueil a
reçu, peu après sa publication, Le Grand Prix ID des Arts et des
Lettres de Côte d'Ivoire. C'était en 1989. Il est (il
était) au programme de l'Ecole Normale Supérieure d'Abidjan
(année de licence). Ceci expliquant sans doute cela.
Pensez-vous publier un autre recueil ?
J'ai en chantier un autre recueil de nouvelles, Le baobab planétaire.
Que pensez-vous de la pratique du genre de la nouvelle au Bénin et
en Afrique ?
Les spécialistes du genre, comme Monsieur Ossito MIDIOHOUAN, en savent
un bout sur la question. Je m'en remets à leur expertise.
Quel est votre nouvelliste préféré, lequel vous a le plus
influencé ?
Aussi surprenant que cela puisse paraître, mon nouvelliste
préféré est Ousmane Sembène qui s'est surtout rendu
illustre par d'autres genres, comme on le sait. Il ne m'a pas, pour
autant, influencé. Je crois qu'en la matière, je n'ai pas,
à vrai dire, de modèle.