Dominique Ranaivoson
Université de Paris 13
La romancière Michèle Rakotoson[1] se présente comme un écrivain francophone : ses pièces de théâtre, ses nouvelles et ses romans sont écrits et publiés en français depuis une vingtaine d'années mais, originaire de Madagascar et vivant en France, tous ses ouvrages ont pour cadre son pays d'origine. Les personnages sont tous des Malgaches et, de son propre aveu, ils sont essentiellement construits à partir d'éléments autobiographiques[2].
Naît donc pour l'auteur la nécessité de traduire dans la langue de l'écriture une psychologie vécue tout d'abord en malgache, son oeuvre ayant pour objet l'analyse de l'affectivité des personnages.
La narration, même si elle contient quelques noms d'animaux, de lieux [3]ou d'objets intraduisibles puisque n'existant pas en français[4], obéit à une structure de la langue des plus classiques. Mais les personnages, mis dans des positions de déstabilisation, sont tout à coup rattrapés par leur langue maternelle. Dans la peur, le rêve ou l'agonie, surgissent des paroles de cantiques, des comptines de grand-mères, des prières, des proverbes ancestraux...tout un patrimoine émotionnel qui paraissait enfoui sous le langage appris, et maîtrisé. L'écriture tente alors de restituer cette double appartenance linguistique, de montrer combien l'émotion et l'imaginaire sont présents au seuil de la mémoire, émergeant dans les moments où l'identité est violemment remise en cause. Nous allons repérer ces scènes au fil des oeuvres avant de nous interroger sur le sens d'une telle technique d'écriture.
La première situation où surgit la langue maternelle est liée à la description de scènes traditionnelles ayant une dimension surnaturelle. Les incantations des possédées avant l'immersion des reliques du roi dans la mer dans Le Bain des reliques, par exemple créent un effet de formule propre à la sorcellerie qui exclut le lecteur du sens comme des sons, donc de l'intensité de l'atmosphère de la scène :
Eyah ! Eyah ! Tonga Zanaharinay e, tonga zahay a ! Et nous sommes là, dieux, nous sommes là ! [5] .
Incantations et liens avec l'au-delà figurent à nouveau dans Henoÿ, fragments en écorce quand la vieille femme du monde des morts interpelle le narrateur d'une façon étrange :
Ny lohasaha notetezinao ve no naha aoriana anao toa izao anaka ?
.... Faut-il mettre tes retards sur le compte des terres que tu as
parcourues, fils ?[6]
De même, les « Paroles du rituel », qui désignent les chants des cortèges royaux chuchotées dans son délire par l'homme malade qui se trouve sur les lieux où se déroulent les événements :
Trarantitra ny ambaniandro, ho tahian' Andriamanitra isika
mianakavy
....que le peuple sous le jour puisse vieillir longtemps et que
Dieu nous protège tous...[7]
La deuxième situation est liée au surgissement de scènes anciennes qui reviennent en mémoire aux personnages à des moments clés, souvent par le biais de chansons traditionnelles ou de paroles de sagesse considérées aussi bien comme un patrimoine que comme une éthique . Ainsi une chanson revient en mémoire de Ranja, le personnage principal du Bain des reliques, au moment où il hésite sur les raisons qui l'ont poussé à partir au loin et les paroles proposent une réponse aux questions qu'il se pose et préfigurent son destin :
... vadin'olona no alain'ialahy ka aoka etsy.
Un gouverneur général était parti avec la femme
d'un autre. L'avion s'écrasa au sol, le verdict populaire prit la forme
d'une chansonnette. [8]
Les chants, entendus à la radio ou autour de soi sont aussi fortement connotés pour les personnages et pour la narratrice. Ils provoquent la résurgence des scènes du passé gravées dans la mémoire des personnages qui superposent leur situation à celle évoquée par ces chants. Citons par exemple un personnage mourant de Lalana, qui entend une chanteuse du Sud, une région où règne la famine et qui lui répond en écho:
Maty e, kere e, psalmodie-t-elle.
Maty e, maty aho e, je vais mourir, mourir, murmure Rivo.[9]
Le mot « kere » (famine) rapproche les deux personnages pour en faire un duo lugubre et les deux phrases en malgache semblent suspendre le cours du récit français, abolir le temps et plonger les personnages dans une commune agonie .
Le même procédé est repris un peu plus loin lorsque Rivo , le malade qui fut auparavant insouciant, semble raconter sa propre histoire en écoutant un chanteur qui s'adresse à sa propre mère. Du fond de son silence, celui qui écoute reprend en écho les préoccupations et les problèmes évoqués dans les paroles de la chanson :
Neny, neny, Neny nitondra biby an-kibo...
Mère, chante-t-il, neny, toi qui as porté un monstre dans
ton ventre...
Il chante la culpabilité des jeunes hommes malgaches, l'envie de vivre,
d'être fou malgré la morale si rigide, la rébellion qu'ils
jugulent, qu'ils ne peuvent assumer.[10]
A l'incipit de Henoÿ, Fragments en écorce, la berceuse de Grand-mère « Iny hono izy Ravoronbazaha. » qui vient calmer l'esprit de Tiana, un homme désorienté par le départ puis par la mort de sa femme, évoque elle aussi cette faculté de la mémoire à rejaillir dans le présent et à aider l'individu à renouer avec ses racines en temps de crise. Aucun francophone ne ressentira la douceur des paroles de cet étrange incipit, mais cette chanson nostalgique très connue de tous les lecteurs malgaches établit pour ces derniers une relation particulière entre le personnage et son univers, entre l'auteur et les références culturelles qu'elle a héritées de sa culture d'origine.
Un « hainteny », une sentence traditionnelle qui revient à la mémoire de Tiana fonctionne, dans l'économie du texte, comme une annonce discrète de la suite du récit:
Tsy ny maty no maizina indrindra, ny momba no maizina indrindra, lui
répondit Grand-Mère .
Le comble de l'horreur, ce n'est pas la mort, le summum du malheur, c'est la
stérilité, reprit sa mémoire, en pensant à Bodo qui
elle aussi répétait ce hainteny souvent, à la
tombée du jour».[11]
La voix de la tradition jaillit du plus profond de l'être aux moments les plus douloureux, et atteste du pouvoir apaisant des mots qui portent en leurs sons les connotations de sécurité affective. Comme le dit la narratrice de Henoÿ :
Les mots s'inscrivaient dans le souvenir comme le ruissellement de l'eau, et en un rituel immuable venait la chanson : Mivalo aminao aho, Ratany / mifona aminao re aho, Ratany ! Je t'implore , ô terre / Je te demande grâce ![12]
Les mots ont une valeur de formules incantatoires associées aux vieilles légendes « tenaces ».[13] Dans le voyage aux proportions mythiques qui le conduira à retrouver le corps de sa femme, plusieurs comptines d'enfance apaisent un peu les tourments qui l'accompagnent tout au long du chemin.
De même Rivo, rongé par le Sida et au seuil de la mort, fredonne en malgache des comptines sur les rouges-gorges qui le ramènent à son enfance :
Il crie sa douleur, Rivo, en chantonnant ainsi, en respectant le
précepte inamovible des ancêtres : Manaja tena, garde ta
dignité....
... Il est là, sur le rocher, Rivo, nu, très malade et souriant
:
E, ray fody an'ala...
... Rivo se remet à chanter en dansant doucement, lentement,
tournant sur lui-même.
E, ray fody an'ala [14]
La connotation des mots malgaches a pour lui le pouvoir de désamorcer un instant la peur du présent et de réactiver un sentiment de sécurité affective.
Il en va de même de la jeune fille d'Elle, au printemps, Sahondra, qui se remémore une chanson de sa grand-mère au moment même où la nostalgie la guette alors qu'elle s'est exilée. Cette chanson fait irruption dans sa mémoire en malgache avant d'êtres traduite en français, comme pour souligner la proximité des deux langues, de deux codes linguistiques indépendants aux fonctions différentes : celui du roman et de la narration et celui d'un savoir ancestral qui échappe à la fiction pour peser de tout son poids sur l'imaginaire du lecteur malgache et sur l'auteur :
C'est encore la figure de la grand-mère qui surgit du néant pour la hanter, comme si cette voix tenace la poursuivait jusqu'à Paris pour lui souffler ce qu'elle doit faire ou éviter :
Attends, attends, Sahondra, sois polie, autrement tu entendras encore la voix
de Grand-mère murmurer à ton oreille :
Dray, dray, dray, toa
ratsy taiza itony itony zafikeliko ... Aïe, aïe aïe, ma
petite fille serait-elle en train de devenir impolie ?
Bien que distante, la voix de Grand-Mère n'en reste pas moins prête à s'imposer dans toutes les situations, même celles où on aimerait l'oublier :
Nandeha hono, Rafaravavy, nitady ni farihin-dRabemihanta...
[...]
Les contes de Grand-Mère revenaient souvent comme une obsession, voix si
fluette et têtue, voix comme une mémoire et rythme de la
pensée ... et maintenant tout ce qu'elle disait semblait
prémonitoire.[16]
Enfin, au seuil de la mort, les personnages ont un ultime cri, un retour aux émotions fondamentales jaillies dans la langue maternelle. L'homme traqué du Bain des reliques qui va être sacrifié au milieu de la foule court et s'affole : montent en lui deux vagues de mots, un cantique en français « Plus près de toi, mon Dieu ... » et sa voix appelant sa mère, en malgache, « Neny ! »[17]. Le mari qui retrouve enfin le cadavre de sa femme « entendit un murmure » qui est la prière qui monte, en malgache, « Raha sitrakao ry raiko... », traduite juste après, « Que ta volonté soit faite, Seigneur », et l'enfant « se mit à pleurer : Neny an, neny... », sans que le mot soit traduit (« Maman »).[18] Le personnage principal de Lalana, qui conduit son ami mourant vers la mer, entend lui aussi en malgache ces mêmes paroles :
Izay sitrakao ry Raiko...
Et ce cantique qui ne s'arrête pas dans sa tête.
Qu'il en soit fait selon ta volonté, mon Dieu...[19],
et, au moment fatal qui clôt et leur course et le roman, les mêmes paroles reprennent en écho, semblant être l'exaucement de la prière :
Un chant monte en lui :
Ny sitrakao ry Raiko
Izay tianao hatao...
Que ta volonté soit faite, mon Père...[20]
Se pose la question du fonctionnement de cette écriture double, qui insère si fréquemment et à des endroits si repérables car identiques des paroles de la langue maternelle de l'auteur, traduites aussitôt, au risque de créer un rythme ressemblant à un piétinement.
S'agirait-il d'une constante interposition de l'autobiographie dans la création romanesque ? La reprise des mêmes berceuses, des mêmes cantiques d'un ouvrage à l'autre, le retour du personnage de la grand-mère peuvent nous incliner à le penser. Introduire dans une fiction des éléments vécus tels qu'ils ont été entendus et mémorisés en langue originale serait pour l'auteur une façon détournée de se dire en filigrane des romans. Citer chansons ou interpellations telles qu'elles ont été dites serait une manière de faire resurgir fidèlement un passé doux ou difficile, mais qui est toujours très fort sur le plan émotionnel, et donc hors du champ de la narration et de l'écriture romanesque. Il s'agit donc de rendre compte d'un paysage intérieur plus que d'un événement extérieur, de connotations affectives plus que de réalités historiques, géographiques ou linguistiques. L'effet sur le lecteur et sa compréhension des enjeux ne semblent pas être à ce moment la priorité d'une écriture avant tout autobiographique.
Ou cette écriture n'aurait-elle pas plutôt pour but un effet d'exotisme qui viserait à plonger le lecteur occidental dans une atmosphère d'étrangeté fascinante tout en le maintenant à distance d'une société dont les repères lui échappent ? La littérature dite « coloniale » a toujours fonctionné ainsi, créant le dépaysement d'un lecteur tout à la fois fasciné, déstabilisé et curieux d'explorer un ailleurs distant sans avoir pour autant besoin de remettre en cause ses idées reçues.[21] Même s'il bénéficie de la traduction littérale des citations, le lecteur francophone de Rakotoson est tenu à l'écart d'un certain nombre d'allusions. Dès lors, reste-t-il un amateur d'exotisme, un spectateur friand de formules dont le sens profond lui échappe ? L'introduction de la langue première donne-t-elle aux romans une dimension ethnologique sur la société malgache qui va au-delà de la couleur locale ? Pour qui la mention de « roman malgache » qui figure sur la couverture du Le Bain des reliques est-elle importante ? Pour le lecteur malgache ? Pour le lecteur métropolitain ? Pour l'auteur ? La réponse à cette question se trouve sans doute dans la diversité des publics visés et dans le bilinguisme de l'auteur qui affirmait dans une interview : « Les deux langues ont fonctionné pour moi de façon parallèle »[22] mais qui disait aussi : « un enfant qui rit ou qui pleure, qu'il soit malgache, tibétain ou français ne pleure pas en malgache, tibétain ou français. Il pleure ou il rit. Voilà tout. »[23]
S'agit-il de montrer les limites de la puissance de la langue apprise, qui s'efface au-delà d'un certain seuil d'émotion ? Nous serions alors dans une littérature de la réflexion sur le bilinguisme, et face à un témoignage sur ses limites. Ce surgissement des richesses du passé fait des légendes, des proverbes, des comptines, des résonances des mots, serait-il le signe que ce passé, propre à Madagascar, est inaccessible à toute interprétation par des locuteurs d'une autre langue ?
Les paroles de sagesse, les citations, les chants, les mises en abyme, en appellent à des registres d'autorité : celles des ancêtres, de la sagesse traditionnelle, des rites, des cultes royaux, du Dieu chrétien. Il semble qu'elles soient données en malgache pour que toute leur force surnaturelle se déploie. Ceci nous incline à penser que, pour Michèle Rakotoson, la langue malgache est celle de la Loi, du passé avec ses entraves, au moins autant que la langue de l'affectif et de l'émotion. Elle disait d'ailleurs, à propos de la répartition en elle des deux langues :
Dès que je commence à écrire en malgache, tout mon affect étant dans cette langue, je tombe sur des tabous. Le rapport à la mort, au sacré, à la vie, c'est un rythme malgache qui vient.[24]
Nous trouvons dans cette oeuvre toutes les questions surgissant de la position de la quête autobiographique de l'écrivain bilingue. Faire surgir de soi, mettre en scène, organiser, expliquer pour l'autre, traduire dans une langue seconde, dire l'indicible des tourments.
C'est le défi de la littérature francophone, c'est aussi toute sa richesse.
Notes
[1] Michèle Rakotoson est née à Madagascar en 1948, elle vit à Paris depuis 1983. Professeur à Madagascar, elle est en France journaliste et écrivain.. Elle a publié des pièces de théâtre : « La maison morte, Un jour, ma mémoire », in Théâtre Sud, Paris, L'Harmattan, 1991; de nombreuses nouvelles publiées dans des revues et dans Dadabe, Paris, Karthala, 1984; et des romans. Nous citons ici particulièrement : Le Bain des reliques, Paris, Karthala, 1988; Elle, au printemps, St-Maur, Sépia, 1996; Henoÿ, fragment en écorce, Belgique, Luce Wilquin, 1998; Lalana, La Tour d'Aigues, L'aube, 2002.
[2] « Je suis partie très vite. C'était presque un coup de folie. [...]Mon dernier roman, Elle, au printemps, relate un peu cette expérience ». « Qui êtes-vous Michèle Rakotoson ? » Sépia, 23 (1996), p.4.
[3] Les noms de lieux peuvent fonctionner comme des incantations quand ils révèlent, au personnage mais non au lecteur, des symbolismes forts. Ainsi l'énumération du comateux au début de Lalana , « Ambohimanabola, Anjiro, Antanamalaza, Ambatomanga, Mantasoa, Moramanga, Anjiro... », p.80. Il s'agit des étapes de la route autrefois suivie par les esclaves qui rejoignaient les bateaux. Le personnage suit aussi cette direction vers la mer, pour y mourir aussi. Le lecteur non averti ne peut comprendre ce parallélisme.
[4] Comme les bandits appelés « dahalo », les « mokari », beignets particuliers, Le Bain des reliques, op. cit., p.51, p.90. Souvent, le mot malgache est immédiatement suivi d'une apposition qui donne l'explication du terme au lecteur : « Devant eux, des lavaka [en italiques dans le texte], ces blessures profondes de l'érosion » Henoÿ, fragments en écorce, op. cit., p.69. « il a pris la voix des conteurs, ou celle des mpikabary, les porteurs de paroles, les passeurs de langue », puis « il n'acceptera pas d'être un lafika, le compagnon de la mort, celui qui trépasse pour accompagner l'ami » », Lalana, op. cit., p.69 et p.70.
[5] Le bain des reliques, pp.97-100. Un peu plus loin dans le récit, une incantation au roi défunt est transcrite directement en français : « Réveille-toi, Andriambahoaka, réveille-toi » pp.113-114, « Dieu, ô dieu, quand on s'approche de toi, on a les pieds brûlés », pp.128-129.
[6] Henoÿ, fragments en écorce, op. cit., p.73
[7] Lalana, op. cit., p.132.
[8] Le Bain des reliques, op. cit., p.44.
[9] Lalana, op. cit., p.78.
[10] Lalana, op. cit., p.88.
[11] Henoÿ, op. cit., p.13.
[12] Ibid., pp.34-35.
[13] Henoÿ, op. cit., p.37.
[14] Lalana, p.143-144. Rivo dit « va dans la forêt, rouge-gorge » . Bien que l'auteur appelle l'oiseau « rouge-gorge », il s'agit du cardinal, rouge vif. En fait, cet oiseau n'a pas l'innocence du rouge-gorge occidental puisqu'il attaque le riz dans les champs ; les enfants sont en poste pour l'éloigner des cultures pour qu'il rejoigne la forêt, et ainsi sauver la récolte. Si l'on considère ce sens, on peut voir cette chanson comme une mise en abyme de l'impossibilité pour l'homme faible de chasser le malheur.
[15] Elle, au printemps, op. cit., p.16-17.
[16] Ibid., p.53, p.101.
[17] Le Bain des reliques, p.139. Ce cantique est de nouveau cité dans Lalana, chanté par une assemblée au moment où passe le personnage mourant du Sida, p.115.
[18] Henoÿ, op. cit., p.113, 116.
[19] Lalana, op. cit., p.73.
[20] Ibid., p.199.
[21] Voir sur ce thème les travaux de Nivo-Gallibert.
[22] Qui êtes-vous Michèle Rakotoson ? » Sépia, 23 (1996), p.3.
[23] ibid., p.4
[24] Entretien publié dans Africultures, no10, 1998, pp.85-86.
Dominique Ranaivoson est française par sa naissance et malgache par son époux. Après avoir enseigné la littérature et l'histoire, elle a soutenu en 2002 une thèse sur la littérature francophone à Madagascar qui sera publiée en 2003 aux éditions Karthala. Continuant ses recherches sur les acteurs de la vie politique et culturelle dans ce pays, elle a achevé un Petit dictionnaire historique à l'usage de tous les Malgaches. Ses recherches universitaires en France portent sur les conséquences de l'exil, des migrations et de la mondialisation sur les cultures et leur mode d'expression. Elle s'interroge sur la difficulté de rester soi dans un monde de brassage, en particulier en situation de bilinguisme et d'interculturalité. Elle analyse les oeuvres des auteurs malgaches contemporains, afin de mettre en évidence leur situation d'intermédiaires entre deux mondes. Elle est aussi critique littéraire sur les littératures d'Afrique, de l'Océan Indien et des Antilles. Publications récentes : "Violence inattendue dans la littérature malgache contemporaine", in Notre Librairie, revue des littératures du Sud, Paris, no 148, juillet-septembre 2002. "De soi à l'autre : les impossibles ailleurs de la Grande Ile", communication donnée au colloque "Le roman moderne : Ecriture de l'autre et de l'ailleurs", Oran, Algérie, 2-3 novembre 2002. |