Christine Adjahi
Conteuse
Immigration, intégration : deux mots à la mode en Europe et qui sont au centre des débats : réflexions sur les stratégies et processus de résolution des différents problèmes liés à la présence des immigrés, hommes, femmes et enfants dans les pays européens. Les femmes africaines sont particulièrement intéressantes à étudier à cause du cliché « femmes soumises » qui leur colle à la peau à travers les médias. Mais en réalité, quelle est la place de la femme dans la société africaine ? Comment s'est-elle retrouvée en situation d'immigrée et quelles sont ses pratiques culturelles ?
Sans la prétention de traiter en profondeur les caractéristiques de la femme africaine, je me permettrai de la resituer dans son contexte socioculturel : ce qui a motivé son départ en immigration et ses choix d'intégration, à partir de mon itinéraire de femme africaine d'origine béninoise, docteur en géographie, enseignante et conteuse.
Le monde dans lequel nous vivons est dominé par les hommes ; pour s'en apercevoir, il suffit de regarder dans deux directions : celle du pouvoir, et celle de la propriété et des moyens de production.
La majorité des femmes, même dans les pays développés, est exclue des centres de pouvoir et des décisions de possession. En Afrique en général et au Bénin en particulier, les femmes n'échappent pas à la règle de domination des hommes. Il y a néanmoins une nuance de taille : elles sont plus libres et plus entreprenantes qu'on ne le pense en occident. L'exemple des femmes du Bénin nous éclaire un peu.
Le Bénin est un petit pays de plus de 6 millions d'habitants, situé en Afrique de l'Ouest, entre le Niger et le Burkina Faso au nord, le Togo à l'ouest, le Nigeria à l'est et l'Océan Atlantique au sud. Les femmes y représentent 51 % de la population. Leur contribution au développement du pays est importante quel que soit le secteur considéré, formel et informel.
Dans la vie rurale, elles se retrouvent en amont comme en aval du processus de développement de la communauté rurale, même si les conditions de vie ne sont pas toujours faciles. En dehors des fonctions traditionnelles de femme, mère et éducatrice, les femmes béninoises se distinguent par leur dynamisme et leur omniprésence dans la vie économique du pays, sans oublier leur passé guerrier dans l'histoire du Bénin (Dahomey d'alors). Même analphabètes, les Béninoises font preuve d'une combativité qui fait d'elles les championnes du commerce de gros et de détail. Elles sont omniprésentes, non seulement dans le commerce, mais aussi dans la restauration, la transformation des produits agricoles, la coiffure, la mode, la création artistique, et la vie politique. Elles se déplacent en Europe, en Amérique et partout ailleurs pour le besoin des affaires. Il suffit de se rendre dans les grands marchés, où se font 90% des échanges commerciaux pour apprécier la place indiscutable de la femme dans la vie économique. De plus en plus au Bénin, au Togo, au Cameroun et dans beaucoup d'autres pays africains, se crée une nouvelle génération de femmes d'affaires qui vont négocier directement avec les fournisseurs et décrochent souvent des contrats d'exclusivité.
Dans la vie politique, même si elles sont minoritaires, les femmes sont de plus en plus présentes et occupent des postes de responsabilité.
Dans l'histoire contemporaine, les femmes amazones du Dahomey ( ancien nom du Bénin) ont joué un rôle indéniable pendant la période coloniale. Les Amazones constituaient l'élément permanent de l'armée dahoméenne, elles ont beaucoup fait parler d'elles ; on les a comparées aux femmes guerrières de Dédore et Plutarque, à ces intrépides combattantes de la Cappadoce, mutilées et vouées au célibat, qui faisaient trembler leurs ennemis.
L'origine de cette armée remonte à peu près au début du 19ème siècle. Guezo, l'un des illustres roi du Dahomey savait qu'en cas de révolte, si l'accès à son palais et l'approche de sa personne étaient impossibles, il restait maître de la situation. Il lui fallait pour le défendre une garde puissante et aguerrie, capable de résister à sa propre armée, et capable d'inspirer à cette même armée une crainte salutaire. Il ne pouvait compter que sur des femmes. Les amazones furent créées. Ce corps d'élite avait une valeur guerrière et une discipline merveilleuse. Sept ou huit ans après, le corps des amazones se montait à plus de 10.000 femmes, bien armées et remarquables par leur agilité et leur bravoure. En leur qualité de gardes du palais, elles furent chargées du service intérieur des différentes résidences du roi pendant les courts loisirs que leur laissait leur exercice.
En 1851, Guezo changea ses gardes du corps en véritables guerrières qui se distinguèrent particulièrement par leur comportement à la bataille d'Abeokuta. Elles devinrent donc la meilleure partie, l'élite, de l'armée dahoméenne.
Aujourd'hui, nous portons un autre regard sur la femme béninoise en situation d'immigration, hors de son aire géographique et de ses repères socioculturels. Les vagues d'immigration que le Bénin a connues peuvent se subdiviser en plusieurs catégories :
Pendant la période coloniale, ce sont surtout les hommes qui partaient, soit pour la guerre ( défense de la patrie mère, la France), soit pour participer à l'administration des nouvelles colonies françaises en Afrique Noire. Les femmes restaient au pays pour s'occuper de l'éducation des enfants.
Alors que les garçons étaient envoyés à l'école coloniale, très peu de femmes pouvaient bénéficier de ce privilège. Le progrès de la scolarisation des femmes s'est amorcé à la veille et pendant les indépendances. A ces moments commencent les premières vagues d'immigration dont plus de la moitié vers la France parce que l'enseignement supérieur calqué sur la France n'était pas très développé en Afrique ; après le bac, il fallait aller poursuivre ses études soit au Sénégal, soit en France selon la filière choisie. L'immigration béninoise à partir des années 60 était surtout une immigration des cerveaux. Au départ, les étudiants venaient juste pour acquérir des diplômes et retourner travailler dans leur pays ; mais très vite le manque de structures d'embauche ( il n'y avait que la fonction publique), le niveau de rémunération et la vie politique ont décidé un certain nombre d'hommes et de femmes à choisir de rester en Europe et d'y évoluer.
C'est dans ce contexte que je suis arrivée en France. En effet, après les évènements de mai 68 qui ont eu leurs répercussions à l'université de Dakar où j'étais étudiante, je suis arrivée en France pour poursuivre mes études à l'université de Lyon II. J'atterris un certain 2 janvier 1969 à l'aéroport Charles De Gaulle à Paris, en plein hiver avec une température de 10 degés, habillée d'une robe légère, en soie, sans pull, sans manteau ; j'étais partie de Cotonou ( Bénin) sous une température de 30 degrés ! Je me retrouvai seule, sans aucune connaissance, laissant derrière moi mari et enfant ( je venais de donner jour à mon premier bébé). Dans un tel environnement, j'hésitai entre repartir dans mon pays ou prendre mon courage à deux mains et affronter ma nouvelle situation ; ce que je fis non sans difficulté. J'ai dû m'investir énormément pour rattraper un trimestre de retard, grâce à l'aide de quatre étudiantes françaises qui m'ont intégrée dans leur groupe de travail. Nous sommes restées amies dans la vie. Après la soutenance de ma thèse en géographie en 1976, je suis restée en France pour des raisons familiales ( j'étais mère de trois enfants). Le climat, l'environnement social et l'individualisme sont des facteurs de découragement à l'arrivée en France. L'adaptation s'est faite tout doucement. Il fallait, parallèlement aux études, faire des « petits boulots » pour arrondir les fins de mois, la bourse ne suffisait plus et mon mari était encore étudiant sans bourse. En 1977, une année après la soutenance de ma thèse, les surprises ont commencé : j'ai dû faire face à d'énormes difficultés pour entrer dans la vie active. Avoir de gros diplômes ne suffit pas forcément pour occuper l'emploi de son choix. Avec mon doctorat en poche, je désirais m'engager dans l'enseignement. Cela n'a pas été possible par manque de postes dans l'immédiat. Ayant la responsabilité d'une famille tant en France qu'en Afrique (devoir de solidarité communautaire), il fallait travailler à tout prix. J'ai fini par trouver un poste de caissière dans un hypermarché de la région, dans lequel j'ai travaillé pendant deux ans.
Un concours de circonstances m'a permis d'atterrir au Rectorat de Lyon pour un remplacement de 5 mois ; j'y suis restée 5 ans.
Mon choix n'était pas vraiment de travailler dans un bureau. Je préférais me tourner vers l'enseignement ou vers un poste qui appelle à la créativité. En 1982, je suis recrutée Maîtresse Auxiliaire chargée de la gestion du centre de documentation et d'information(CDI) d'un collège public de l'Académie de Lyon. Mon déroulement de carrière m'a conduite aujourd'hui au grade de professeur certifié en documentation. Le milieu de l'Education Nationale est un lieu privilégié qui favorise la réflexion sur les problèmes d'immigration et d'intégration.
Dans la vie quotidienne, on observe comment les africaines sont tiraillées entre leur culture d'origine et la culture du pays d'accueil. Le rêve à l'arrivée en France est de faire ses études et repartir au pays ; mais ce rêve s'envole au fil des années pour des raisons qui ne font pas l'objet du présent article. Ce que l'on peut observer, c'est le dilemme entre la culture d'origine et l'envie de s'intégrer à la culture du pays dans lequel on vit.
En effet, l'éducation africaine est marquée par les pratiques communautaires et les traditions séculaires. L'Africain, et la femme en particulier sont imprégnés dès leur petite enfance par l'éducation communautaire. Au village ou en ville, tout le monde vous éduque. L'enfant est pris en charge dès son jeune âge par toute la communauté. Quand un adulte voit un enfant faire une bêtise, il le corrige, qu'il ait ou non un lien de parenté avec la famille de l'enfant. Ainsi toute personne adulte qui avait l'âge de nos parents était considérée comme papa ou maman ; ceci confère très tôt à l'enfant le sens de la communauté. Cette éducation forme le caractère de l'individu qui ne se sent pas livré à lui-même.
Il n'en va pas de même dans le pays d'accueil, le mode de vie est différent : l'organisation sociale est basée sur la famille et l'individualisme. Arrivée en France, la femme délaisse forcément quelques pratiques de sa culture d'origine (habillement, nourriture, éducation). Il n'est pas possible d'appliquer ici le mode d'éducation communautaire parce que nous ne vivons pas ici ensemble. Certains évènements de la vie favorisent la cohésion communautaire (mariage, naissance baptême, deuil). Je prendrais juste l'exemple du deuil. A la mort d'un Africain, homme ou femme, un formidable élan de solidarité se manifeste spontanément, que l'on soit ou non originaire du pays du défunt ou de la défunte. La tradition veut qu'un homme ou une femme qui décède puisse retourner reposer dans son village natal. Tous cotisent à quelques exceptions près pour rapatrier la dépouille du défunt. Une fois le corps arrivé dans son pays d'origine, les cérémonies traditionnelles qui accompagnent la mort sont organisées pendant plusieurs jours, au milieu de la grande famille venue de toute part. Les étapes dans les funérailles ne peuvent se faire en France car l'environnement ne s'y prête pas. Par exemple, on ne peut pas jouer du tam-tam dans un appartement. Ce petit exemple pour dire que l'intégration s'impose dans la vie de tous les jours si on choisit de vivre hors de son pays. Il est impérieux de construire et de positiver ce processus d'intégration. C'est ce choix qui me conduit à beaucoup m'investir dans la vie militante, dans différentes structures, et à essayer de faire connaître la richesse culturelle de l'Afrique à travers l'importance de l'oralité, à montrer le rôle irremplaçable joué par la Parole avec un grand P dans la culture africaine, et comment cette pratique de l'oralité peut être un vecteur d'intégration.
Militante, je le fus pendant longtemps aux côtés de mon mari :
Dans ces différentes structures, j'ai oeuvré pour la réussite scolaire des enfants issus de l'immigration, la défense de l'intérêt des femmes africaines, et la valorisation de leurs acquis.
Dans les organismes officiels chargés de l'intégration des populations issues de l'immigration, j'ai siégé de 1993 à 2001 à la CRIPI Rhône-Alpes (Commission Régionale pour l'Intégration des Populations issues de l'Immigration), pour participer aux discussions et décisions de soutien aux associations et structures qui travaillent sur le champ de l'intégration. Ces étapes m'ont permis de me rendre compte de l'importance de l'inter-culturalité, facteur facilitateur de l'intégration. Je pense que nous avons quelque chose à apporter à la société française qui nous accueille et réciproquement. De nos jours l'inter-culturalité est incontournable. On ne peut plus se voiler la face et scander ce slogan « la France aux Français », mais il appartient aussi aux immigrés de prendre la parole et valoriser leur culture. Moi j'ai choisi de faire mon parcours à travers le conte, en mettant en exergue l'importance de l'oralité en Afrique pour la transmission de la culture et de l'éducation.
Arrivée en France en 1969, mon parcours universitaire m'a permis de me rendre compte de l'importance de la culture d'origine. Elle permet de maintenir le lien avec son pays et de trouver un équilibre psychique favorable à l'intégration. Quand je me suis engagée dans la vie active et par surcroît dan l'Education Nationale, j'ai eu envie de faire un retour vers ma culture et surtout de mieux la faire connaître.
En Afrique, la tradition orale tient une grande place dans la vie sociale. En l'absence d'écriture, la parole transmise de bouche à oreille remplit des fonctions importantes, aussi bien pour l'individu à qui elle propose des modèles de comportement, que pour la communauté villageoise ou classique dont elle dévoile l'organisation sociale, les croyances et la vision du monde.
La mémoire des peuples de tradition orale est d'une fidélité prodigieuse. Dès le bas âge, l'enfant est entraîné à observer, écouter, si bien que tout événement s'inscrit dans sa mémoire comme sur un cierge vierge. Tout y est : le décor, les personnages et les paroles.
Amadou Hampaté Bâ, le célèbre écrivain noir dit dans son livre Amkoulel, l'enfant peul : « quand je décris le costume du 1er commandant de cercle que j'ai vu de près dans mon enfance, je n'ai pas besoin de me souvenir ; je le vois sur une sorte d'écran intérieur, et je n'ai plus qu'à décrire ce que je vois.
Lorsqu'on restitue un événement, le film enregistré se déroule du début jusqu'à la fin. Quand l'envie de raconter des contes africains m'a saisie, je n'ai pas eu de mal à retrouver un certain nombre de contes de mon enfance. Sur scène, j'avais l'impression de lire sur mon écran intérieur.
Le conte résume les aspirations des hommes par sa portée universelle ; il se fait le messager de toute la tradition d'un groupe social. Compris de tous, éveillant tour à tour les rires et les silences, de l'enfant au vieillard, le conte accompagne chacun sur le chemin de la vie. Chaque conte porte en lui une réponse à une angoisse, une question.
Le conte ci-dessous nous montre les différentes astuces pour résoudre un problème qui se pose à trois personnes. Il est tiré du livre de Jean MUZI « contes des rives du Niger », Castor Poche Flammarion 1985.
Trois hommes cheminaient à travers la brousse. Ils se dirigeaient vers
le fleuve qu'ils comptaient traverser avant la nuit. Le premier portait un sabre, le second un arc et des flèches, le troisième n'était pas armé ; c'était un homme humble, qui portait autour de la tête un long turban de couleur blanche. Arrivés au bord du fleuve, les trois hommes furent surpris par sa largeur : comment allons-nous parvenir à le franchir ? interrogea l'un d'eux. que chacun fasse de son mieux, déclara celui qui portait le sabre. Retrouvons-nous sur l'autre rive. Il s'approcha de l'eau, leva ses bras musclés et frappa le fleuve avec son arme. Les eaux s'entrouvrirent et il traversa rapidement tandis que le passage se refermait derrière lui. Arrivé sur la rive opposée, il se retourna et interpella ses compagnons : faites comme moi, leur dit-il. Le deuxième homme prit son arc et visa un arbre de l'autre côté du fleuve. Il était très adroit et y planta une flèche du premier coup. Puis il tira rapidement toutes les flèches que contenait son carquois. Les flèches s'enfilaient les unes dans les autres et finirent par constituer un pont fragile au-dessus du fleuve. Le deuxième homme l'emprunta et put ainsi traverser à son tour. Le troisième homme roula lentement son turban. Il fit un noeud coulant qui alla s'accrocher à un arbre sur la rive opposée et il traversa lui aussi. Les trois hommes étaient de nouveau réunis. Ils échangèrent alors un sourire sans rien dire avant de se séparer. Moralité : la vie n'est-elle pas un fleuve que chacun traverse à sa façon ? |
La société orale a besoin de mémoire ; le conte est là pour sauver de l'oubli le passé et la mémoire des ancêtres, et constitue aussi un instrument d'éducation pour les jeunes, les adultes, toute la communauté. La parole contée joue auprès des enfants un rôle de véritable apprentissage. Elle embrasse des domaines divers tels que l'écologie, l'environnement ainsi que les us et coutumes en vigueur dans la société à laquelle elle appartient. Les contes et devinettes associent généralement des leçons de morale qui découlent soit des personnages mis en scène, soit de la morale proprement dite telle qu'elle se dégage de l'épilogue. Chaque membre de la communauté en tire des leçons et les met en pratique dans la vie quotidienne.
A l'égard des adultes, le conte remplit à la fois une fonction sociologique et politique dans la mesure où les scénarios imaginaires qu'il propose à son public répondent à une double nécessité :
d'une part la mise en scène de problèmes vitaux pour le maintien et la survie du groupe.
d'autre part l'esquisse d'une thérapie préventive de manière à pallier les excès ou les débordements de certains de ses membres.
Une bonne partie des contes traditionnels africains ont avant tout une fonction de divertissement, de détente : devinettes, chants, proverbes, épopées ou légendes, ils répondent tous à l'un des besoins fondamentaux de l'humanité : écouter et raconter.
Un jour, je recevais dans le CDI ( centre de documentation et d'information ) dont j'étais responsable, une enseignante de français qui travaillait sur les contes africains avec ses élèves ; nous avions acheté une série des « contes populaires du Mali » de Mamby Sidibé , édition Présence Africaine. Un élève a commencé à lire un conte du recueil, je me suis sentie transportée dans les veillées de mon village où j'écoutais des contes. Je suis repartie à la maison avec le livre ; j'ai lu et travaillé le récit commencé ; à la séance suivante je l'ai raconté. Les élèves et l'enseignant étaient émerveillés ! C'est ainsi qu'en immigration, ce besoin d'écouter et raconter m'a motivée pour devenir la conteuse africaine que je suis aujourd'hui. Mon métier d'enseignante a favorisé le contact avec le jeune public.
Ainsi, à travers les contes, je peux faire découvrir cette facette de la culture africaine qu'est la tradition orale. En venant en appui à des projets pédagogiques autour de l'oralité dans les établissements scolaires, je contribue, je pense, à un rapprochement entre la culture d'origine et celle du pays d'accueil, facilitant ainsi la mise en valeur de la culture de l'immigré.
La création de liens sociaux est un vecteur important pour l'intégration. Je le continue à travers mon livre Do Massé, Contes fons du Bénin que je vous invite à découvrir, paru en 2002 chez l'Harmattan, 16 rue des écoles 75005 Paris.
J'anime également dans différentes associations des soirées et rencontres pour appuyer un projet de découvertes et d'actions en direction de l'Afrique. Je continuerai de soutenir toutes démarches d'ouverture culturelle pour mieux faire connaître l'Afrique et sa culture.
Christine Adjahi est originaire du Bénin. Elle est arrivée en France en 1969 pour la poursuite de ses études supérieures à l'Université de Lyon 2. Elle a obtenu une Licence en géographie en 1971, une Maîtrise (sur la Colonie Dahoméenne dans la Région Parisienne en 1960) en 1972 et soutenu sa Thèse de Doctorat 3e cycle (sur la Vie Rurale dans la Province du Zou Sud, au Bénin) en 1976. De 1977 à 1982, elle a travaillé au Rectorat de L'Académie de Lyon. De 1982 à ce jour elle travaille comme professeur certifiée documentaliste dans un Lycée de L'Académie de Lyon. Son activité secondaire de conteuse l'amène à soutenir des projets pédagogiques dans les établissements scolaires qui travaillent sur l'Afrique et sur les contes africains. Il lui est arrivé ainsi de faire écrire et mettre en scène des récits écrits et joués par les élèves. A la demande d'une agence Lyonnaise, elle a écrit un conte sur la prévention SIDA en Afrique intitulé " Regard croisé sur le sida". Ce conte a été enregistré sous forme d'une émission audio qui a passé sur les ondes de plusieurs radios ( RFI, Africa No.1 etc.). Sa dernière publication est le livre de contes Do Massé : Contes fons du Bénin aux éditions L'Harmattan (2002). Christine Adjahi milite beaucoup dans des associations pour l'interculturalité et la place des femmes africaines dans la vie sociale et culturelle. |