RESUME |
Hubert Padiou
Université de Nantes
A M. Jean Dracsaneanu
On estime généralement entre trois et quatre cent mille le nombre
de juifs d'origine roumaine établis en Israël.[2] Commencée
avant la deuxième guerre mondiale, l'immigration des juifs en provenance
de Roumanie s'est accélérée avec la création de
l'Etat hébreu, pour se poursuivre, à un rythme moins soutenu,
dans les années soixante et au-delà. Parmi les émigrants
se trouvaient des intellectuels, professeurs, écrivains, journalistes,
qui avaient déjà derrière eux une oeuvre littéraire
ou de publiciste. Transplantés dans un pays dont ils ne
maîtrisaient pas la langue, ils ont continué d'y écrire
dans leur langue d'origine, créant ainsi les conditions pour le
développement en Israël d'une activité littéraire en
langue roumaine.
La littérature d'expression roumaine en Israël vient en
quelque sorte remplir un vide, celui laissé par l'incapacité des
auteurs à s'exprimer, au niveau d'une création littéraire,
dans la langue du nouveau pays, l'hébreu. Le besoin d'écrire,
demeuré intact, ne pouvait passer que par le canal du roumain, langue
dans laquelle ils furent, pour la plupart, élevés et
formés. Ce besoin vital, "sufletesc"[3] d'expression, qui est
à la source de la création littéraire, rencontrait un
besoin parallèle du public désireux de lire dans sa langue
maternelle. Est-il besoin de préciser que le problème se posait
de tout autre manière pour les artistes, plasticiens ou musiciens, qui
n'étaient pas confrontés au problème de la langue, et qui
n'eurent semble-t-il aucune difficulté à s'insérer en tant
que créateurs dans la production israélienne et mondiale ?[4]
Restreinte au début à quelques auteurs isolés, l'activité littéraire en langue roumaine s'est peu à peu organisée au fur et à mesure des vagues d'arrivants. Des groupes se sont formés, en fonction des affinités, des relations personnelles, des centres d'intérêt. C'est ainsi que dès la fin des années cinquante, s'est constitué, autour d'Israël Bar-Avi et du rabbin David Safran, le cénacle Menora. Consacré d'abord à l'historiographie du judaïsme roumain, il fit une place croissante à la littérature, celle de l'Exil dans un premier temps, puis de plus en plus celle écrite dans le nouveau pays.[5] La fondation, en 1973 à Tel Aviv, de l'Association des écrivains israéliens de langue roumaine, marque une nouvelle étape vers la constitution d'un mouvement organisé. Son but est de favoriser les contacts entre écrivains, d'encourager la création par la publication des oeuvres, et de permettre ainsi aux auteurs, comme aux lecteurs, d'"exister sur le plan spirituel".[6] La revue Izvoare ("Sources"), éditée depuis 1975, en reflète bien l'activité et les préoccupations, offrant une tribune ouverte au débat intellectuel, en même temps qu'un lieu où publier les oeuvres. Un certain nombre d'auteurs collaborent également à d'autres journaux ou revues publiés en langue roumaine, tels le quotidien Viata noastrã, Facla, ou encore le magazine hebdomadaire Revista mea, qui possèdent des pages littéraires.[7]
L'Association des écrivains de langue roumaine fait elle-même partie de l'Association des écrivains israéliens, où se cotoient les auteurs de langue anglaise, espagnole, russe, hongroise, yiddish..., et bien entendu ceux de plus en plus nombreux qui écrivent en hébreu. C'est dire que tout en préservant, dans le contexte du pluralisme linguistique et culturel propre à la société israélienne, sa spécificité, l'activité littéraire en langue roumaine n'entend pas moins s'insérer pleinement dans la vie littéraire nationale.
A quoi ressemble cette création littéraire ? Un examen de la production, telle qu'elle est reflétée dans la revue Izvoare, montre une nette prépondérance des genres "courts" : poésies, nouvelles, contes, essais en constituent de loin la plus grande part. Risquons ici un certain nombre d'hypothèses : le fait peut s'expliquer par l'origine intellectuelle des écrivains, issus pour une bonne part de ce qu'on appelle en Europe centrale, sans intention péjorative, la "publicistique", mélange caractéristique de journalisme, d'essai et de critique littéraire. Mais il renvoie aussi à la situation nouvelle à laquelle sont confrontés les auteurs, chez qui la création littéraire constitue, dans un certain nombre de cas, une réponse existentielle aux problèmes posés par la transplantation en Israël. Le roman est peu représenté, peut-être parce qu'en s'inscrivant dans la "durée" et l'"objectivité", il implique des assises plus solides dans une société elle-même mieux stabilisée. S'il a parmi eux des représentants éminents (Al. Mirodan, L. Bruckstein), le théâtre suppose un contact avec le public difficile à réaliser dans le cadre d'une société en rapide transformation, où les spectateurs de langue roumaine constituent de toute manière un auditoire restreint.
Cette littérature révèle des préoccupations naturellement diverses. Chaque auteur, comme dans n'importe quelle littérature, crée son univers singulier en fonction de sa vision personnelle du monde. Nous n'avons pas l'intention d'en donner une vue complète, ni d'entrer dans le détail des oeuvres, encore moins d'imposer des jugements de valeur. Nous essaierons plutôt d'en indiquer certaines tendances caractéristiques, et de les illustrer par un bref regard posé sur quelques oeuvres.
S'il est un trait susceptible de les rapprocher, c'est l'importance accordée à la mémoire, qu'Elie Wiesel tenait récemment pour une dimension essentielle de la littérature juive.[8] Celle-ci est liée, en l'occurence, aux réalités vécues dans le pays d'origine, qui sont encore très présentes dans de nombreuses oeuvres. Chez Ludovic Bruckstein,[9] venu de la lointaine et pittoresque contrée du Maramures, elle prend volontiers la forme traditionnelle du conte, révélant une double empreinte : la tradition juive, associée aux mythes hassidiques, est greffée sur des thèmes appartenant à la réalité roumaine. C'est ainsi que l'esprit justicier de la tradition des haidouks, issu des contes populaires roumains, se mêle avec humour, dans le même récit,[10] à l'esprit de la sagesse rabbinique. Les contes rassemblés dans Destinul lui Iaacov Maghid[11] sont tout aussi significatifs de cette double influence, d'où ils tirent à notre avis une grande part de leur charme. A mi-chemin de l'histoire et du mythe, ils évoquent un monde à la fois lointain et familier, aujourd'hui disparu, dont l'auteur nous restitue avec délicatesse l'atmosphère singulière. Loin de l'univers du conte, il y a les oeuvres qui témoignent du caractère tragique (tragismul) de l'histoire juive contemporaine, celui de la guerre, des camps, de l'holocauste. Elles sont souvent basées sur une expérience réellement vécue. Le récit de Sonia Palty, Evrei, treceti Nistrul!,[12] apporte un témoignage direct sur le drame vécu par les juifs de Bucovine et de Bessarabie déportés en Transnistrie en 1941 sur ordre des autorités roumaines. Les nouvelles rassemblées par Simon Schafferman dans Drumuri fãrã întoarcere[13] sont directement inspirées par les persécutions raciales et politiques subies par les juifs de Roumanie durant les années du régime Antonescu (1940-1944). L'une d'entre elles, Judecata umbrelor,[14] évoque l'un des épisodes les plus douloureux du massacre de Jassy (juin 1941) connu sous le nom de "Trains de la mort".[15] L'oeuvre poétique de Meir Rudich est tout entière dominée par le thème du souvenir, lié au deuil personnel,[16] mais aussi aux souffrances collectives du peuple juif. "Izkor, souviens-toi!" : dans cette oeuvre litanique hantée par les "ombres funèbres", ce leitmotiv revient comme un lancinant Remember, et débouche sur un appel à la responsabilité.[17] Son dernier recueil évoque une autre phase, celle de la renaissance, exprimée là encore à travers un leitmotiv qui ressemble à un cri de métempsychose.[18]
C'est à cette même phase de renaissance que renvoie Shaul Carmel dans Rãzboiul sãrmanilor,[19] mais dans un contexte et avec des accents tout à fait différents. Les textes qui composent cette suite alternée de poèmes et de nouvelles nous situent dans le moment précis du départ vers Israël ("spre casã"). Ce moment est vécu dans une sorte d'ambivalence : si le départ est d'abord "despãrtire", séparation, renoncement et même arrachement, s'il est marqué par la gravité de l'irrémédiable, il est dans le même temps nourri par un espoir immense, une conviction que l'on pourrait appeler "messianique" ; et c'est naturellement l'espoir, les rêves qui finissent par l'emporter. Loin de la grande Histoire et de ses mythes, l'événement est saisi ici "subjectivement" à travers des situations concrètes qui s'incarnent dans des personnages simples, des individus ordinaires. D'autres moments du même recueil se font l'écho des réalités du nouveau pays. Il y a la guerre, le terrorisme. Ce n'est peut-être pas tout à fait le monde que l'on avait rêvé en partant. Mais là encore, l'espoir reprend le dessus. Et dans telle nouvelle,[20] l'auteur sait nous faire parvenir, au-delà des conflits qui déchirent les hommes, un émouvant message de fraternité.
Dans d'autres oeuvres, et c'est le cas en particulier pour les auteurs venus plus tardivement dans le pays, l'horizon de l'histoire s'estompe ; on quitte le plan de la mémoire collective pour exprimer des problématiques d'intérêt humain général sans résonance historique précise, et que l'on retrouverait naturellement dans d'autres littératures. Tel est notamment le cas des poètes comme Felix Caroly, Eran Sela ou Solo Har-Herescu,[21] chez qui se manifeste, au-delà des différences de sensibilité ou des singularités d'expression, un sentiment commun d'insatisfaction fondamentale, ontologique. Toutes les aspirations ne sont pas satisfaites avec l'immigration. Craintes, doutes, amertumes ou désespoirs subsistent, quelle que soit la terre qui vous porte. Ecrite dans un style tantôt classique, tantôt moderniste, cette poésie renvoie à des modèles qui appartiennent avant tout - mais comment pourrait-il en être autrement ? - aux traditions poétiques du pays d'origine. C'est à Arghezi ou à Emil Botta qu'on se réfère, non à Bialik ou à Tchernikovsky. De ce point de vue, elle constitue, comme d'ailleurs l'ensemble de cette production littéraire, un appendice de la littérature roumaine, ouvrant au spécialiste un nouveau champ d'étude.
Liée dans ses thèmes comme dans ses modes d'expression au pays d'origine, cette littérature est produite par des auteurs établis en Israël. Le fait est d'importance, car il détermine l'angle de vue. "Nous sommes ici" répètent-ils. En Israël est leur véritable enracinement, revendiqué au nom d'une histoire multimillénaire. La nostalgie peut bien imprégner tel poème ou telle nouvelle, leur littérature n'est pas une littérature de l'exil, qui vivrait son éloignement du pays d'origine comme un drame où elle puiserait l'essentiel de son inspiration. Elle est encore moins une littérature de minorité, qui se nourrirait du conflit plus ou moins ouvert qui l'oppose à la culture majoritaire, perçue à tort ou à raison comme oppressive. L'enracinement en Israël repose au contraire sur un acte d'adhésion, réalisé en toute connaissance de cause, aux valeurs du nouveau pays, à son destin avec lequel on s'identifie. Par rapport à l'Exil (Galut), la perspective s'est inversée. Est-ce suffisant toutefois pour assurer un enracinement authentique ?
Cherchant à définir, dans un interview, ce qu'implique à ses yeux le terme de "littérature israélienne" (et non pas seulement écrite en Israël), Meir Rudich en exprime de manière troublante la difficulté, sinon même l'impossibilité:
Car il ne suffit pas, comme l'indique plus loin l'auteur, d'appeler un personnage d'un prénom israélien, ou de situer l'histoire à Tel Aviv ou Jérusalem pour faire de la littérature israélienne. Il faut être en mesure de créer des types humains, d'exprimer des problématiques qui correspondent en profondeur à la réalité du pays, qui en portent l'empreinte indélébile. A défaut de pouvoir traiter la question dans ses multiples implications, qui sont énormes, on se contentera d'en esquisser un des aspects qui, s'agissant de littérature, revêt une importance primordiale : le choix de la langue.
Quel que soit en effet leur degré d'enracinement, ces auteurs n'en écrivent pas moins dans une langue qui n'est pas celle du pays. Imagine-t-on une littérature française écrite dans une autre langue que le français ? Ionesco ou Beckett eussent-ils été annexés si aisément à notre littérature nationale s'ils n'avaient pas écrit une partie importante de leur oeuvre dans cette langue ? Mais il est vrai aussi que Panaït Istrati, qui écrivit en français, est considéré dans son pays comme un écrivain roumain d'expression française. La question, on s'en doute, n'est pas si simple.
Elle est abordée de front par Eugen Luca dans un essai intitulé Sur une belletristique israélienne d'expression linguistique étrangère.[23] Le choix - ou la contrainte - de la langue n'est pas, comme il le souligne, un fait indifférent ou secondaire. La langue n'est pas un simple moyen d'expression ou de communication ; son usage induit une "mentalité", une "sensibilité", une "affectivité". Elle constitue, pour cette raison, un élément essentiel du "spécifique national", et joue un rôle de premier plan dans le processus d'identification à une communauté. Ce n'est pas un hasard si le même auteur consacre à la langue hébraïque un autre essai,[24] dans lequel il en analyse certaines notions fondamentales du point de vue de la structure mentale. Le passage du roumain à l'hébreu entraîne des modifications importantes quant à la manière d'exprimer les rapports humains, dans l'utilisation du tutoiement par exemple.
Or, si les écrivains de l'alyah roumaine continuent d'écrire en roumain, s'ils sont marqués par des modèles culturels et littéraires qui appartiennent au pays d'origine, ils vivent pourtant dans l'atmosphère créée par l'usage quotidien de la langue hébraïque. Les plus jeunes d'entre eux parlent déjà le roumain avec l'accent hébreu... Il se produit, par le simple fait de vivre dans le pays, d'en parler la langue et de l'entendre parler autour de soi un phénomène d'imprégnation, qui n'est lui-même qu'un aspect d'un processus d'intégration plus large touchant tous les domaines de la vie. Si d'un côté, ils ne peuvent renier leur passé - la culture de l'Exil dont ils portent la marque indélébile -, d'un autre côté, ils sont déjà entrés dans la phase de transition vers la culture israélienne, imprégnés de ses valeurs, de sa mentalité, de ses comportements. Ils sont, de ce point de vue, caractéristiques d'une génération de transition, vivant dans une sorte d'entre-deux qui n'a rien de confortable. Génération "sacrifiée",[25] puisque séparés du monde de leur première formation auquel ils ont renoncé, ils ne pourront jamais accéder tout à fait à la culture du nouveau pays. Venus à la fois trop tôt et trop tard, ils vivent en quelque sorte leur traversée du désert, en attendant la terre promise de la culture israélienne, où la génération née dans le pays entre aujourd'hui de plain-pied. Là se trouve, peut-être, une des sources de cette insatisfaction profonde mentionnée plus haut à propos des poètes, probablement les plus sensibles à cette situation d'ambivalence qui les place, comme Eran Sela, à la fois "d'un côté et de l'autre",[26] ou comme Solo Har-Herescu, "suspendu sur un rayon",[27] en position d'équilibre précaire.
A l'inverse, le fait d'écrire en roumain ne risque-t-il pas, vue
l'importance du facteur linguistique comme point d'ancrage décisif dans
une culture, de freiner le processus d'intégration en cours ? Plus
généralement, l'existence même d'une littérature en
langue étrangère n'est-elle pas de nature à porter ombrage
à la littérature en langue nationale ? Tel n'est pas l'avis
d'Eugen Luca.[28] Dans la mesure, selon lui, où elle exprime de
manière authentique les valeurs du nouveau pays, dont elle est de toute
façon imprégnée, elle ne peut au contraire que favoriser
la transition, jugée inéluctable, d'une culture à l'autre.
Elle fournirait même un moyen d'accès privilégié
à la littérature en langue hébraïque, à
laquelle elle servirait de tremplin. Née de circonstances
négatives - l'incapacité d'écrire en hébreu -, elle
trouverait ainsi sa véritable justification. Il serait
intéressant de mesurer le bien-fondé de cette thèse
auprès de ses lecteurs. Il faudrait examiner aussi le cas des auteurs
bilingues qui, tel Vlad Solomon, auteur dramatique en hébreu,
poète de langue roumaine, vivent cette dualité au coeur
même de la création.
Si le rôle de la
littérature israélienne d'expression roumaine est ainsi
clairement indiqué, son caractère transitoire ne l'est pas moins.
Elle correspond à une étape historique au terme de laquelle elle
est appelée à s'effacer.[29] Cela ne lui enlève rien de
son intérêt, ni ne préjuge en quoi que ce soit de sa
valeur. Elle constitue en soi un témoignage sur la manière dont
est vécue la transition vers la culture israélienne, et peut
à cet égard intéresser l'historien. Compte tenu des
limites où la confine l'étroitesse de son public, il est
important pour elle de s'ouvrir à l'extérieur, la traduction
pouvant lui rendre, de ce point de vue, un appréciable service.
Nanterre, juillet 1986
Notes
[1] Le présent article fait suite à un voyage effectué en Israël en décembre 1985, au cours duquel nous avons pu rencontrer, à la Maison des écrivains de Tel Aviv, la plupart des auteurs cités. C'est l'occasion pour nous de les remercier.
[2] D'après le recensement de 1972, les Roumains représentent 10,5% de la population israélienne, ce qui en fait le troisième groupe après les Marocains et les Polonais. Voir : Eliezer Ben-Rafael, The Emergence of ethnicity, Grenwood Press, Westport, 1982, annexe A, p.232.
[3] De "suflet", l'âme en roumain.
[4] Les déclarations du peintre et dessinateur Marcel Iancu sont à cet égard significatives. Voir Solo Har-Herescu, Generatia de sacrificiu, Tel Aviv, Biblioteca Izvoare, 1981, p.193-196, entretien avec Marcel Iancu.
[5] Voir notre compte rendu "Cenaclul literar Menora : une importante contribution à la mémoire juive de Roumanie", dans : Matériaux, revue des Amis de la BDIC, no.2, 1985, p.29-31.
[6] Generatia de sacrificiu, déjà cité, p.109.
[7] Il faudrait ajouter la revue Minimum publiée sous la direction d'Al.Mirodan, et plus récemment Punct éditée par S.Juster.
[8] Lors d'une communication faite au colloque sur "enracinement et déracinement" tenu à Paris en janvier 1986 dans le cadre du Mois de la culture juive. Elie Wiesel est lui-même originaire de Sighet (Maramures).
[9] Né à Muncacevo (Ukraine subcarpathique), élevé à Sighet (Maramures), établi en Israël en 1972.
[10] "Precum în cer asa si pre pãmînt" (Au ciel comme sur la terre), conte dramatique, Tel Aviv, Panopticum, 1981.
[11] Destinul lui Iaacov Maghid : 7 povestiri, Tel Aviv, Panopticum, 1975.
[12] "Juifs, passez le Dniestr!", titre calqué sur l'ordre donné par le maréchal Antonescu à l'armée roumaine en 1941 : "Soldati români, treceti Prutul!" (Soldats roumains, passez le Prut), donnant le signal de l'entrée en guerre de la Roumanie contre l'Union soviétique, et aux côtés de l'Axe.
[13] "Chemins sans retour", Jérusalem, 1979. L'auteur est né à Braila en 1903, il s'est établi en Israël en 1963.
[14] "Le Jugement des ombres".
[15] Trenurile mortii. Cet épisode fait l'objet de l'étude de A.Karetki et Maria Covaci dans leur ouvrage intitulé Zile însângerate la Iasi, 28-30 iunie 1941 "Jours sanglants à Jassy, 28-30 juin 1941"), Bucarest, Ed. politicã, 1978.
[16] Voir en particulier Dincolo din poartea grea ("Au-delà de la lourde porte"), Tel Aviv, 1974. L'auteur est né à Buzau en 1913, établi en Israël en 1959.
[17] Izkor, poeme umbrelor funebre, Tel Aviv, 1980.
[18] Eu am mai fost pe aici ("Je suis déjà venu par ici"), Tel Aviv, 1983.
[19] "La Guerre des pauvres", Tel Aviv, Biblioteca Izvoare, 1981. L'auteur est né en 1937 à Stefanesti (Botosani), établi en Israël en 1965.
[20] "Apa rece lui Ibrahim", dans : Rãzboiul sãrmanilor, déjà cité p.108.
[21] Né à Roman en 1928, établi en Israël en 1965.
[22] Generatia de sacrificiu, p.327.
[23] "Despre o beletristicã israelianã de expresie linguisticã strãinã", dans : Aproximatii pe teme generale, Tel Aviv, 1982, pp.169-175. E.Luca : critique littéraire né à Jassy en 1923, établi en Israël en 1976.
[24] "Lauda limbii ebraice", dans : Aproximatii, pp.129-168.
[25] C'est l'un des sens possibles du titre de Solo Har-Herescu, Generatia de sacrificiu.
[26] "De o parte si de celalaltã", sous-titre de Umbrele pasilor, Tel Aviv, 1979.
[27] "Suspendat pe o razã", titre d'un recueil publié à Tel Aviv en 1980.
[28] Voir : "Despre o belestristicã...", p.171.
[29] Il faudrait traiter à part la littérature israélienne de langue anglaise et celle de langue arabe, dont l'évolution est liée pour la première au bilinguisme de la société israélienne, pour la seconde à la présence d'une forte minorité arabe.
Notes bibliographiques
N.B. La liste suivante est purement indicative et renvoie pour l'essentiel aux auteurs cités dans l'article. Tous les ouvrages mentionnés sont conservés à la Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine (BDIC, Nanterre, France), dont on peut consulter le catalogue en ligne à l'adresse suivante : https://www.u-paris10.fr/bdic/ |
ROMANS, CONTES, RECITS, NOUVELLES
Bruckstein, Ludovic. Aureola de staniol : povestiri. Tel Aviv, 1979
Bruckstein, Ludovic. Destinul lui Iaacov Maghid : 7 povestiri. Tel Aviv, 1975
Bruckstein, Ludovic. Papusa de cîrpã : roman. Tel Aviv, 1973
Bruckstein, Ludovic. Precum în cer asa si pre pãmînt. Tel Aviv, 1981
Bruckstein, Ludovic. Trei istorii. Tel Aviv, 1977
Carmel, Shaul. Rãzboiul sãrmanilor, Tel Aviv, 1981
Palty, Sonia. Evrei, treceti Nistrul ! Însemnãri din deportare. Tel Aviv, 1980
Schafferman, Simon. Drumuri fãrã întoarcere. Jérusalem, 1979
POESIE
Carmel Shaul. Tîrziu. Tel Aviv, 1984
Caroly, Felix. Idolii. Tel Aviv, 1984
Caroly, Felix. La lumina lãmpii. Tel Aviv, 1985
Caroly, Felix. Slefuitorul de lentile. Tel Aviv, 1988 Har-Herescu, Solo. În sus si în jos : poezii. Tel Aviv, 1983
Har-Herescu, Solo. Poate : poezii. Tel Aviv, 1983
Har-Herescu, Solo. Suspendat pe-o razã. Tel Aviv, 1980
Rudich, Meir. Muntele amintirilor : versuri. Tel Aviv, 1965
Rudich, Meir. Dincolo din poartea grea : versuri. Tel Aviv, 1974
Rudich, Meir. Izkor : poemul umbrelor funebre. Tel Aviv, 1980 Rudich, Meir. Eu am mai fost pe-aici : versuri. Tel Aviv, 1983
Sela, Eran. Umbrele pasilor. Tel Aviv, 1979
Solomon, Vlad. În noi, e un cer mai adevãrat. Tel Aviv, 1984
ESSAI, RECUEILS D'ARTICLES OU D'ENTRETIENS
Har-Herescu, Solo. Generatia de sacrificiu : 72 interviuri. Tel Aviv, 1981
Luca, Eugen. Aproximatii pe teme generale. Tel Aviv, 1982
JOURNAUX, REVUES
Izvoare, revue éditée par l'Association des écrivains israéliens de langue roumaine
Minimum, revue culturelle mensuelle, éd. Al. Mirodan
Punct, revue culturelle mensuelle, éd. Solo Juster
Revista mea, magazine hebdomadaire
Facla, hebdomadaire d'information générale
Viata noastrã, quotidien
Tous ces périodiques sont publiés à Tel Aviv
LES ECRIVAINS ISRAELIENS DE LANGUE ROUMAINE SUR L'INTERNET
L'activité littéraire en langue roumaine en Israël suit son cours. Quelques pages, sur le serveur Alpas, en reflètent l'actualité d'aujourd'hui. On y trouvera notamment : une liste des écrivains israéliens de langue roumaine, dont quelques-uns des auteurs mentionnés dans l'article https://www.alpas.net/uli/Scriitor/Scriitor.htm ; une " bibliographie complète " des ouvrages publiés par Shaul Carmel https://www.alpas.net/uli/Shaul.Carmel/, ainsi que le texte de plusieurs poèmes, dont Dor de Dor https://www.alpas.net/uli/Shaul.Carmel/dordedo.htm ; une rubrique " Romanian poetry in English from Israel https://www.alpas.net/uli/, comprenant des poèmes de Felix Caroly, Solo Har-Herescu et Shaul Carmel en traduction anglaise, accompagnés d'une note bio-bibliographique.
Hubert Padiou a enseigné plusieurs années le français langue étrangère en Roumanie et en Hongrie. Bibliothécaire chargé du fonds roumain à la Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine (BDIC, Nanterre), il sest intéressé en particulier à lhistoire des juifs de Roumanie. Dans le cadre des activités de la BDIC et de son Musée dhistoire (Musée dHistoire contemporaine-BDIC), il a écrit plusieurs articles concernant les Roumains établis à létranger. Parallèlement à son activité bibliothéconomique, il a entrepris un travail de recherche sur lécrivain Mihail Sebastian présenté sous le titre : La question de lidentité dans le roman de Mihail Sebastian "De douã mii de ani" (mémoire INaLCO, Paris, 1987). Il est aujourdhui conservateur à la Bibliothèque universitaire de Nantes, où il est chargé du domaine Langue et littérature françaises.