Salem ould Elhadj
Les arts à Tombouctou
Editions Donniya, Bamako
Tombouctou, la cité des 333 saints. Carrefour de plusieurs cultures, la ville a conservé des traditions artistiques et artisanales bien particulières.
Cet article a été publié dans la Revue culturelle
TAPAMA
no1, 1996, pp.11-18.
Reproduit avec l'aimable autorisation des Editions Donniya.
This article may not be
published, reposted on the web, or included in a CD-Rom without written permission from Les Editions Donniya.
Tombouctou, cité historiquement célèbre située entre le monde blanc et le monde noir, à la lisière du désert, est une terre de rencontre. De riches commerçants, dhabiles artisans et de fins lettrés venaient de tous les horizons à la recherche de fortunes ou en quête de savoir. Très tôt, une forte immigration de Soudanais, de Maghrébins et dArabes du Moyen-Orient sinstalla dans un climat déchanges et de commerce. Cette position centrale de la cité fur favorisée également par la politique douverture de certains de ses souverains tels que Kankou Moussa, Aquil Ag Meloual et Askia Mohamed. En 1591 arrivèrent les soldats du pacha Jouder (Marocains et Européens) à Tombouctou qui en firent la capitale du pachalik arma. Linfluence de toutes ces communautés marqua profondément la vie sociale et culturelle des populations autochtones de Tombouctou. La cité sut tirer des vicissitudes de son histoire et des multiples dominations quelle a connues (peul, toucouleur et française) un très grand profit. Au cours des ans, elle apprit savamment à observer, à enregistrer, à accumuler lentement mais sûrement les riches expériences des uns et des autres pour ensuite les digérer et les faire siennes.
Au XVIe siècle particulièrement, les Tombouctiens adoptèrent une nouvelle philosophie de vie basée sur linstruction, le commerce et lartisanat. Cette population très laborieuse et très riche créa et adopta plusieurs folklores tirés du riche patrimoine soudano-saharien.
Influences orientales et orales |
La vie culturelle, tant dans ses aspects immatériels quartistiques, a subi linfluence arabe et moyen-orientale. Les éléments de cette influence se retrouvent dans les parures, les costumes traditionnels et larchitecture.
Concernant lart culinaire, si les aliments à base de mil et de riz sont des mets provenant du sud, ceux à base de blé sont inspirés surtout du Moyen-Orient. Les Tombouctiennes excellent dans la préparation de cette dernière céréale. Elles peuvent en composer douze mets différents (couscous, pain, sahal finta, dogol loma, widjila, toucassou, etc.).
Dans le domaine linguistique, contrairement au sonraï de Gao, celui de Tombouctou est fortement teinté de vocabulaire arabe. On reconnaît aisément certains de ces vocables sonraï. Ils commencent tous par larticle al. En sonraï, on appelle le maçon al banna et en arabe al bannâ.
Tombouctou, plus que toute autre ville noire, a subi une forte influence orientale et arabe et fut, au XVIe siècle, la grande métropole religieuse du Soudan.
Cette cité se glorifie jusquà nos jours de tous ces symboles, à savoir ses 333 saints, anges gardiens de la ville, ses trois célèbres mosquées et ses innombrables bibliothèques de langue arabe aux livres jalousement conservés dans plusieurs familles.
Le brassage des populations du Nord et du Sud, la vie intellectuelle intense et la grande richesse dantan poussèrent les Tombouctiens à se divertir malgré la désapprobation de lIslam. Les ethnies et les corporations créèrent leur folklore et parfois même en importèrent, comme le bambara-toubal.
Le folklore aristocratique : mBâga |
Au début, lunique instrument musical était une sorte de violon, hérité probablement de la civilisation hispano-mauresque et introduit par les musulmans dAndalousie. En effet, des musulmans dAndalousie venaient sinstaller à Tombouctou et professer comme le saint patron de la ville Sidi Yahiya Al Andalousi, mort en 1470.
Linstrument se composait dune calebasse de 20 à 25 centimètres de diamètre. Son ouverture était recouverte dune peau de biche ou doutarde. Une baguette aussez longue traverse cette peau dans le sens du diamètre de la calebasse de manière à avoir un manche comme la guitare moderne.
La corde de linstrument était constituée de crins de cheval. Dautres accessoires permettaient de mettre linstrument au point. Ce violon était surtout utilisé pour le folklore familial. Pour ségayer, les femmes de la maison jouaient et chantaient entre elles. La percussion était donnée par un récipient de fortune : bassine, calebasse, tasse,... Contrairement au reste du Mali, la femme noble de Tombouctou était obligée de maîtriser le violon. Pour garder son mari dans la maison après le dîner, elle parfumait létage et jouait pour lui. Elle improvisait un chant qui relatait larbre généalogique du maître de logis, elle le remerciait de tout ce quil lui apportait sur le plan matériel, spirituel et moral. Elle lui demandait pardon du mal quelle pouvait lui faire. Cétait une musique aristocratique, savante et cultivée. La femme cessait de jouer dès que son mari sendormait...
Par la suite, ce folklore de vestibule des femmes aristocratiques et bourgeoises de Tombouctou devint une danse traditionnelle. Elle repose sur deux calebasses renversées sur les coussins ou sur un amas de draps qui servent de percussions.
La violoniste est dune importance capitale. Elle est lanimatrice principale. La manifestation prend alors le nom de MBaga et se voit surtout dans les quartiers de la médina (Badjindé, Sankoré, Djingareïber et Sareïkeïna).
Elle exige des femmes un costume spécial. La vedette doit porter un ample boubou brodé, en bazin de préférence, un pagne tissé artistiquement à la tombouctienne. Elle se tresse à la mode de Djenné. Sa coiffure est mise en valeur par un sarani (bande bicolore, noir et blanc) qui ceint sa tête sous la tresse, sur le front. Elle porte une paire de babouches en cuir local, des bijoux en or et en argent. Elle fait partie des femmes qui partagent un certain niveau de vie. Elle doit faire la fierté de son mari, en général moins bien habillé quelle.
Avant de sortir, cette maîtresse de maison se parfume dencens recherché et se rend à la réunion suivie dune ou deux compagnes, souvent des griotes qui marchent à pas lents devant elle. Sur le chemin, elles font les louanges de la vedette dun jour qui ne se lasse pas de saluer à chaque porte pour mieux faire admirer sa toilette et ses parures.
De toutes les rues, débouchent des Tombouctiennes dignes, bien nourries, respirant le bonheur et labondance. Cette danse folklorique de la haute aristocratie marque les grands événements de la vie sociale : mariage, port du turban, circoncision...
La cérémonie se déroule de la façon suivante : deux danseuses se mettent au centre du tam-tam. Elles se font face et exhibent au public leur riche costume. Elles dansent en remuant les bras, les pieds et la tête en sappuyant dun côté puis de lautre, la tête légèrement baissée. Chaque mimique et chaque geste exprime un langage qui sadresse surtout à des co-épouses. Elles montrent quelles vivent dans lopulence pendant que leurs rivales sont dans le besoin. A ces adversaires quelles considèrent stériles, elles mettent en avant les enfants qui les prendront en charge durant toute leur vie.
La violoniste accorde son instrument en quinte et en octave, enflamme la querelle grâce à ce son particulier et soutient tour à tour les danseuses parentes ou amies, ou les coépouses furieuses. Les deux danseuses se reposent enfin. Ensuite, les coépouses mises en cause entrent à leur tour dans la danse et cherchent à répondre énergiquement aux provocations. Malgré ce duel symbolique, le tam-tam termine toujours la séance en beauté et sans incident.
Ce genre de manifestation est organisée laprès-midi ou le soir. De nos jours, elle tend à disparaître car les jeunes filles de Tombouctou ne sintéressent plus au violon, elles préfèrent le tacamba ou les danses modernes.
LAbarbarba |
Cest la danse traditionnelle des bouchers de Tombouctou qui sont recrutés parmi les Sonraï, les Peul, les Kel Tamachek noirs, les Arma...
Le Maouloud est lanniversaire de la naissance du prophète Mohamed (S.A.W) et cest une fête capitale pour Tombouctou. Déjà la veille, partout dans la cité, au marché, dans les maisons, aux champs, dans les ateliers et les chantiers, autour des puits et des mares, les Tombouctiens jouent de tous les objets sonnores à leur portée pour exprimer leur joie en ce jour béni. Les uns entonnent des chants religieux en sonraï pour louer la supériorité de la nuit et du jour anniversaire sur les autres jours et nuits de lannée. Les autres exaltent la prophétie de Mohamed (S.A.S.) et sa supériorité sur les autres prophètes.
Ce jour-là, les bouchers sont plus heureux que les autres. Non seulement ils fêtent comme tout le monde mais ils gagnent beaucoup plus dargent que dhabitude à cause des innombrables invitations à travers la ville. En ce jour glorieux, ils ont une manière bien spécifique dexprimer leur joie en tapant avec leurs couteaux sur tous les récipients quils trouvent. Ils jouent, chantent et dansent. Obligatoirement, ils doivent faire danser tous leurs clients réguliers en terme de cousinage. Cest de cette manifestation religieuse et spontanée quest née Abarbarba dans les boucheries de Tombouctou.
Les hommes improvisent Abarbarba en labsence de leurs femmes sur la place du marché. Son organisation compliquée et coûteuse implique une certaine hiérarchisation des tâches : lorsque le chef des bouchers, informé de lintention de la corporation dorganiser une fête, donne son accord, il distribue cent et une noix de kola aux quatre grandes familles de cette corporation. Par ce don, les dignitaires informent toutes les familles de bouchers, hommes, femmes et enfants. La cérémonie est alors sacrée. Etre absent serait un sacrilège. Avant midi, tous les bouchers abandonnent le marché pour se préparer à porter les costumes traditionnels qui forcent le respect et ladmiration. Vers dix-sept heures, ils se retrouvent ensemble à la place désignée pour cette grandiose manifestation. Leurs femmes à leurs côtés, parfaitement ordonnées, richement habillées et parées de bijoux en or et en argent, excitent la foule en tapant des mains de toutes leurs forces pour soutenir lorchestre.
Celui-ci est composé dun grand tambour circulaire assez plat, dun autre en calebasse sphérique mais ouvert et de trois petits canaris en argile qui servent de tambourin. Une peau de vache soigneusement choisie est tendue et attachée à louverture de chaque instrument pour obtenir la résonnance.
La manifestation sorganise peu à peu. En ce jour solennel, tous les absents seront amendés. Dans un enthousiasme délirant, lorchestre entame lAbarbarba. La cantatrice, généralement une femme de boucher, accompagne la musique. Les autres femmes tapent des mains en suivant le rythme à quatre temps dans un ensemble parfait. Un homme se lance au milieu de la danse, un turban à la main. Il danse en sappuyant fortement sur un seul pied au sol. En même temps, il manie le turban entre ses mains. Il savance vers lorchestre qui redouble dintensité. Une femme qui narrive plus à se retenir prend une grande écharpe et se jette auprès de lui. La concurrence commence entre le "cavalier" et sa "cavalière". Les femmes ajoutent une note tonique à lambiance avec leurs youyous stridents.
Echappant à tout contrôle, hommes et femmes se lancent à leur tour dans la danse. Chacun deux sapplique à des démonstrations exceptionnelles pour paraître le meilleur danseur. LAbarbarba atteint son paroxysme lorsque les bouchers costumés arrivent, suivis par une foule denfants. A leur passage, on leur cède partout la place. Leurs costumes assez bizarres sont formés de cornes de bufs, de peaux, de vessies pleines dair, de vieux sacs, de vieilles nattes, dintestins danimaux...
Ces accoutrements appartiennent depuis des générations à certaines familles de bouchers. Ils ont pour but de protéger tous les bouchers de Tombouctou contre les mauvaises langues. Certains bouchers représentent les vendeurs de viande de buf, dautres de mouton ou de chèvre. Ils sont les plus grands danseurs. Avec des gestes précis et calculés à lattention de la foule, ils font mine de jeter le mauvais sort sur le sorcier présent à cette cérémonie. Par leurs mimiques, ils montrent au public que même si le boucher est pourri, sa viande est grasse. Ils dansent tous sans arrêt. Toute lattention est concentrée sur eux et cest le moment le plus fort. Certaines femmes, emportées par leur enthousiasme, battent des mains comme des possédées et se mêlent aux danseurs dans le désordre.
Le crépuscule arrive. Ces maîtres de lart de la danse, suivis par les curieux, abandonnent la place qui se vide. Le muezzin de Djingareyber, leur quartier, lance dans lair lappel à la prière.
Les Kel tamacheq noirs de Tombouctou et le diaba |
Les Kel tamacheq noirs, daprès la tradition orale de leur quartier, sont les premiers habitants de cette localité. Les vieux relatent lhistoire avec un orgueil tout particulier.
Daprès le patriarche du quartier, Khamaye Ag Mohamed Al Mubareck, un marabout presque centenaire, les premiers habitants de Tombouctou étaient de race noire. La première personne à habiter la cité avant les Imogcharen était Bouctou qui sappelait en réalité Gaïchoutou Ein Atouboutoute, cest-à-dire la femme au gros nombril en tamacheq. Elle était sonraï, originaire de Khaïragho, localité se trouvant à lest de la ville de Rarhous.
Un jour, alors quelle était au pâturage avec les brebis de sa famille, une grosse épine de taboragh (dattier sauvage) la piqua. Elle sassit pour lenlever. Son troupeau poursuivit son chemin en broutant. Elle ne parvint pas avant le crépuscule à enlever lépine. Ses bribis étaient déjà bien loin. Elle partit à leur recherche et après deux jours de marche, elle se retrouva au bord dune mare. Là, elle retrouva facilement une partie de son troupeau.
Selon notre patriarche, cette mare était à lemplacement de Tacaboundou, petite place à une cinquantaine de mètres de la célèbre mosquée Sankoré. Située en pleine forêt et carrefour des eaux de pluies, lendroit était vraiment luxuriant.
Désorientée, Bouctou décida de sinstaller aux environs de la mare, probablement à Tombouctou Koï Batouma. Ses animaux trouvaient à brouter en abondance. Dans cet endroit clément, elle vivait de fruits sauvages et du lait de ses animaux.
Bouctou était lunique fille des sept enfants de son père. Sa famille, nayant aucune nouvelle depuis plusieurs mois, envoya son grand frère Boutaghla à sa recherche. En cours de route, il ramassa un gros fruit quil navait jamais vu auparavant. Il le brisa, le goûta et le trouva tellement délicieux quil en emporta un morceau avec lui. Cétait de la pastèque. Après mille et une difficultés, Boutaghla parvint au bord de Tacaboundou. Il chercha et retrouva sa sur Bouctou. Ils pleurèrent de joie. Boutaghla offrit le reste de la pastèque à sa petite sur. Elle le mangea et jeta les grains par terre.
Boutahgla tenta de ramener sa sur en famille à lest de Rahous. Mais celle-ci avait déjà pris goût aux charmes de cette campagne et refusa de le suivre. Elle trouvait lendroit idéal pour lélevage à cause de leau et de lherbe abondante. Le grand frère retourna seul chez ses parents. Après quelques mois, il se maria et revint près de sa sur avec son épouse. Il constata que les graines avaient poussé et donnaient de très bonnes pastèques. De leur côté, les animaux se multipliaient au fil des années. Lait, beurre, viande et fromage inondaient Tacaboundou. Devant ce paradis terrestre, Boutaghla revint à Khaïragho, usa de diplomatie et ramena avec lui ses cinq frères orphelins. Ils surent savamment cultiver et utiliser les produits de la pastèque. Avec ses grains, ils parvinrent à préparer un bon repas: ikanayané, une sorte de tô. Les six frères et les deux femmes installèrent un campement et construisirent aussi des paillotes.
Les visiteurs logeaient chez Bouctou, fondatrice de la cité. Parmi ceux-là, les Imogcharen (Touareg) étaient les plus nombreux. Ils faisaient paître leurs troupeaux pendant un bon moment. Ils étaient tellement nombreux que Bouctou et les siens abandonnèrent leur langue dorigine, le sonraï, au profit du tamacheq.
La cité prenait de plus en plus dimportance. Les riches commerçants y érigèrent des maisons en banco. Mais Bouctou, ses frères nobles et leurs descendants ne voulurent jamais abandonner leurs paillotes. Certains esclaves, surtout ceux capturés par Sonni Ali Ber, venaient aussi vivre dans le même quartier en paillote. Au fur et à mesure que les constructions en banco avançaient, les paillotes reculaient.
Du milieu de la ville, les nobles descendants de Bouctou sont à Bellé Frandi, dans un très gros quartier à lest de Tombouctou. Cet endroit porte aujourdhui le nom significatif dAmazagh (lieu où vivent les frères).
A partir de 1947, à cause dune trop grande fréquence dincendies, ladministration coloniale lotit Abaradjou et Bellé Farandi en exigeant des constructions en banco. La plupart de ceux qui vivent aujourdhui à Bellé Farandi ont comme ancêtre le grand-père de Bouctou Boutaghla Ag Wanghanghane Ag Boutaghla Ag Karidar Ag Bikiya. Restés libres, ils cultivent encore les pastèques dans le lit de lancien canal de Tombouctou ou sur les dunes de sable.
Daprès la tradition orale, les premiers habitants de la cité des 333 saints, les Kel Tamacheq noirs ont su, à travers les âges, créer dadmirables danses folkloriques très riches et très variées (le diaba, le challo, etc.) tirées de leur vaste patrimoine culturel.
Le diaba |
Le diaba est une danse traditionnelle des Kel tamacheq noirs de Tombouctou.
Lorchestration est composée dune grande bassine remplie aux trois quarts deau sur laquelle on renverse une calebasse. On tape celle-ci à laide dune ou deux baguettes terminées chacune par un chiffon attaché en boule.
Une cantatrice de talent entonne un chant mélodieux que les femmes reprennent en chur. Cette mélodie, cadencée par les percussions, est essentiellement accordée à la gamme pentonique qui donne à lensemble de la musique, puissance, clarté et harmonie.
Cette danse folklorique est organisée à la fin des grandes récoltes ou à loccasion des grandes cérémonies de la vie sociale. Elle se déroule laprès-midi, principalement dans le quartier des Kel tamacheq noirs.
Le tam-tam sanime. Dun côté, la cantatrice sadresse aux célibataires, les invitant à ne pas avoir peur des femmes dignes présentes devant eux. De lautre, elle excite les femmes non mariées à profiter de loccasion pour se "tailler un mari". Alors un cavalier, richement habillé et portant un grand turban targui, se dandine vers le milieu du spectacle et balance amplement les bras en lair.
Il se dirige vers un joli tapis étalé pour la circonstance. Chacun de ses gestes est un langage. Le cavalier invite sa bien-aimée qui, sans hésiter, se lance pour danser avec lui. La cantatrice vante la démarche élégante de cette belle femme, son cou de girafe, ses dents dune blancheur lumineuse, ses parures scintillantes et sa tenue colorée.
Le cavalier, enivré, linvite des bras, des épaules et de la tête à sasseoir sur le tapis. La danseuse refuse énergiquement et néglige le cavalier en lui tournant le dos.
La musique monte en volume. La cantatrice et le batteur, chacun à sa manière, interviennent en faveur du cavalier. Le chant et le tam-tam supplient la cavalière daccepter cette invitation sur le tapis. Lhomme, complètement éperdu, multiplie ses démonstrations par des trémoussements qui mettent tout son corps en mouvement. La cavalière le regarde dun il morne. A un moment, elle se retournne et les deux dansent face à face.
Alors, lhomme fixe la femme dans les yeux et pousse un cri de joie. A pas lents, la femme enfin conquise, savance vers le tapis. Elle sy arrête et danse sur place. Sa tête, son buste, ses bras et ses jambes entrent tour à tour en jeu. Elle devient le centre des regards. Lhomme sasseoit le premier et la femme, charmée, le rejoint à son tour sur le tapis. La danse redouble dardeur. Lassistance est emportée par la grâce et la virtuosité des danseurs.
Les youyous des femmes fusent. Selon un code précis, la danseuse communique avec lhomme. Les deux bras étendus devant, elle tourne les paumes des mains vers le ciel. Elle approuve ainsi la sincérité de lamour de lhomme. Lhomme imite son geste mais tourne les paumes des mains vers le sol. De cette façon, il promet que, sils fondent ensemble un foyer, il la rendra heureuse. Il mettra à sa disposition toutes les récoltes de ses champs. La cavalière pose la main droite sur sa poitrine et affirme quelle sera lépouse idéale pour son foyer.
Dun geste auguste, lhomme lève les deux bras et les balance trois fois de suite en lair en faisant tomber sa poitrine vers lavant. De cette façon, il lui signifie quil lui offrira tout ce quelle veut et quelle brillera devant ses amies.
La danseuse pose la main gauche sur son sein droit. Elle rassure ainsi son cavalier qui ladmire, de plus en plus éperdu, lui promettant une belle descendance. Dun geste brusque et sec des épaules, lhomme montre sa soumission et sa profonde reconnaissance.
La danse saccélère... Emportés par leuphorie génerale, les spectateurs suivent laction avec un vif intérêt. Les femmes richement habillées, autour de lorchestre, battent des mains à perdre la tête. Au même moment, la cantatrice et la batteuse de tam-tam arrêtent brusquement le morceau. La bien-aimée fait alors un ample mouvement des bras symbolisant un coup dépée, et fait semblant de couper la tête à son partenaire; ce qui confirme sa victoire dans cette épreuve.
Souvent, un autre couple entre sans transition. La danse du Diaba est très appréciée à Tombouctou et sachève au crépuscule, au premier appel du muezzin de la mosquée du quartier.
Le Hâla |
Cest une danse organisée par les Ag Welène, cultivateurs du quartier Sareïkeïna.
Un grand tambour circulaire, un moyen et trois tambourins forment lorchestre qui accompagne une cantatrice soutenue par des battements de mains. Les autres reprennent la mélodie en chur.
Elle demande au Tout-Puissant, par lintermédiaire du "Saint Boukouri Attahir", la protection de tous les paysans du quartier, partis aux champs depuis laurore. Ensuite, elle fait les louanges des cultivateurs qui se sont distingués au travail par leur courage et leur abnégation. Hommes et femmes dansent ensemble en suivant le rythme à deux temps.
Les danseurs sarment de bâtons et les danseuses prennent un voile à deux mains. Tout le monde commence à bouger. Tout-à-coup, les cultivateurs annoncent leur arrivée par des chants tonitruants. Houes en main, ils font mine de piocher et savancent de loin en soulevant une épaisse poussière. A leur arrivée, on leur cède le passage. Ils entrent au milieu de lorchestre. Les cultivateurs continuent à piocher la terre nourricière et entonnent un chant qui fait vibrer toute lassistance enthousiaste.
Alors, le chef des paysans lève sa houe vers le ciel et danse, les autres danseurs limitent. Puis, des femmes se jettent au milieu des danseurs. Il arrive que lune dentre elles tombe en transe. La danse sachève à la fin du jour.
Larchitecture traditionnelle |
Même sil existe aujourdhui au Mali une architecture de style soudanais, celle de Tombouctou était surtout inspirée par la construction de la mosquée de Djingareïber.
Selon la tradition orale, lempereur Kankou Moussa, pour bâtir cet édifice religieux et le Mandougou (palais), fit venir des maçons égyptiens très qualifiés et des menuisiers expérimentés du Yémen.
Ces artistes talentueux émerveillèrent les riches commerçants et les fins lettrés de la ville qui leur demandèrent de rester pour leur construire des habitations dans le même style. Les maçons résidèrent dans le nouveau quartier de Djingareïber et les menuisiers dans lancien quartier Sareïkeïna. Ils occupaient le secteur de Djamaï Kounda.
La mosquée qui enchanta la ville (1325-1326) sinspirait des pyramides pharaoniques. Ainsi, les murs de ce grand monument ont des bases très larges qui diminuent vers le sommet. On peut le constater en regardant les neuf rangées de loratoire dont les murs très hauts sont parallèles au côté est de la mosquée. Ces maçons et menuisiers firent fortune en participant à partir du XIVe siècle à lagrandissement de la cité. Ils sy enracinèrent. Leurs descendants sont aujourdhui parmi les grands notables de Tombouctou. Ils sont craints et très respectés pour leur art dans le style de la construction et de la fabrication des portes traditionnelles.
Encore aujourdhui, une maison tombouctienne type, malgré lévolution à travers le temps, comprend dès lentrée, un vestibule qui est consolidé par un grand pilier central qui empêche les passants indiscrets de voir ce qui se passe à lintérieur. Là, les femmes cousent et travaillent et les enfants jouent. Létranger qui cherche un asile peut y loger gracieusement le jour et même la nuit. Cest de ce vestibule que part lescalier qui monte à létage. Il peut être double si laire de construction et les moyens du propriétaire le permettent.
Après le vestibule, il y a une sorte de salon soutenu par quatre piliers qui encadrent une ouverture assez large à ciel ouvert. On a limpression dêtre dans une cour couverte. Cest le lieu de travail de la maîtresse de maison doù elle dirige la cuisine et peut vendre certains produits (condiments, céréales,...). Discrètement, elle est très entreprenante, surtout dans le quartier de Badjindé. Elle y reçoit ses amies et les visiteurs.
Dans cette partie de la maison, trois chambres souvrent dont lune est réservée à la femme. Elle y garde ses habits et ses bijoux. Lautre concerne son mari. Personne na le droit dy pénétrer car lhomme, dit-on, a toujours des secrets à cacher à sa femme. La troisième chambre est strictement reservée aux filles. Aucun homme na le droit dy pénétrer, même parfois leurs frères. Cette chambre est régulièrement contrôlée par la maîtresse de maison et, de temps en temps, par le chef de famille.
Le magasin se trouve souvent dans cette partie de la maison. Au fond, cest la cour. Dans les familles aristocratiques, il y a un escalier par lequel les membres de la famille montent à létage. La cuisine, les toilettes et un endroit pour un petit élevage de volaille sont dans la cour.
La cour à ciel ouvert a une importance capitale. La servante, les filles et la maîtresse de maison y sont très actives pour tous les travaux domestiques.
Létage est généralement construit au dessus du vestibule sur des murs très épais à la base. Cest ici le salon du maître dont les fenêtres très larges donnent directement sur la rue. Le salon décoré est dun grand luxe pour tout Tombouctien qui a les moyens.
Des jolis tapis sont accrochés aux murs et des coussins de fabrication locale sont posés ici et là. Le sol est aussi couvert de tapis importés aux couleurs vives et au style oriental. Le lit de bois local, les objets décoratifs sont bien à leur place. Deux chambres souvrent dans le salon, lune pour lépoux et lautre pour lépouse.
Cette dernière a pour rôle principal de maintenir le salon dans un ordre et une propreté impeccables, sans oublier de lembaumer dencens chaque fois que celà est nécessaire. Le maître de la maison y reçoit ses visiteurs et les amis qui viennent pour causer en famille. Du vestibule, ils montent directement à létage sans voir les autres membres de la famille (femmes et grandes filles) ni lintérieur de la maison. Dans certaines familles, un autre escalier dans la cour permet aux propriétaires de monter à létage sans être vus des autres.
Le reste de la maison est couvert pour quil y ait une grande cour à létage. Cest lendroit idéal où lhomme et la femme causent et dorment pendant les grandes chaleurs.
Sans entrer dans le détail des différents matériaux de construction qui sont un peu partout les mêmes, il faut préciser tout de même que Tombouctou possède une roche spéciale lalhor quon trouve à une dizaine de kilomètres de la ville. Cest une pierre blanche à laquelle on donne une forme presque carrée avec du ciment et dont on fait le revêtement des murs des maisons. Cette construction semi-dure est presque définitive. Larchitecture de Tombouctou est bien particulière.
Djam tanda (latelier du forgeron) |
De nos jours, cet atalier est composé dune véranda en banco soutenue par deux piliers en alhor. Elle donne accès à une grande salle éclairée par un trou au plafond. Le travail artisanal se fait activement dans cet atelier et devant, dans la ruelle.
Pour le Tombouctien moyen, la famille qui travaille à cet endroit soccupe du fer (Djam) même si son activité principale porte sur le bois.
La famille de Djamaï Kounda est une des plus anciennes de Tombouctou. Elle serait venue dOrient, plus exactement du Yémen. Encore aujourdhui, les griots qui font leurs louanges font ressortir cette origine yéménite.
En effet, les membres de cette famille de Djamaï Kounda étaient venus à Tombouctou en 1325, sous lempereur El Hadj Kankou Moussa. Comme artisans, ils avaient accompagné larchitecte et poète andalou Abou Ishaq Es Saheli Al Fouedjin auquel lempereur offrit 40 000 pithcals dor pour la construction de la mosquée de Djingareïber.
Dans son livre Tombouctou et lEmpire Songhoï, le professeur Sékéné Mody Cissoko parle de cette famille sous Sonni Ali Ber qui régnait depuis le XVe siècle (p. 131).
La tradition orale explique quen 1594, les jurisconsultes de Tombouctou, déportés au Maroc étaient passés devant Djam Tanda.
Cette famille dartisans était chargée de confectionner les portes et les fenêtres de la mosquée. Le travail fut exécuté avec une maîtrise de lart qui fut admirée par tous. Les riches Tombouctiens les retinrent alors sur place pour leurs propres constructions. Très vite, la physionomie de la ville changea vers un nouveau style de construction avec de nouveaux battants et de nouvelles fenêtres.
Les matériaux utilisés dans la menuiserie traditionnelle sont variés. Depuis le XIVe siècle, le travail de Djam tanda consiste à fabriquer des battants et des fenêtres traditionnels connus sous le nom local dalgaloum gambou. Cest un bois provenant du tronc du diospyros africana, un arbre de la région. En grattant son écorce, on voit apparaître une couche brune et rouge très solide qui résiste aux termites et aux rongeurs.
Le bois est utilisé par planches auxquelles on donne la forme rectangulaire dune porte. Ici, le travail de la forge consiste à confectionner des clous à tête aplatie qui servent à maintenir à larrière les différentes planches par un bois transversal. On fabrique également des plaques métalliques à lintérieur desquelles on découpe avec précision des arabesques très décoratives. Le tout est affiché sur le battant par lintermédiaire dun tissu rouge vif. On passe ensuite une couche détain liquéfié sur les différents métaux. Lensemble donne un joli battant rouge vif avec des plaques qui brillent comme de largent. Sur luvre achevée, la décoration la mieux mise en relief est une grosse plaque ronde en métal munie dun anneau circulaire : la porte fermée, le chef de famille tape dessus pour annoncer son arrivée. Cest le seul qui a le droit de sen servir.
Tous les battants traditionnels de Tombouctou bien ouvragés sont fabriqués de père en fils par cette famille. Tout autochtone qui en a la possibilité en fait la commande en donnant une avance au chef menuisier.
Une foule de maîtres et dapprentis se met aussitôt à luvre pour respecter le délai fixé qui peut durer un an...
Dans toutes les belles constructions et les mosquées célèbres, on utilise l algaloum gambou, symbole de lart architectural et décoratif de la cité. Au cours de veillées, les jeunes filles chantent la valeur artistique de ces portes. Les Tombouctiens de la diaspora qui en ont la possibilité les commandent pour marquer avec force lappartenance de leur famille à une brillante civilisation.
Cette famille dartisans est très respectée à Tombouctou. On lui attribue certains pouvoirs ésotériques et elle est consultée au sujet de plusieurs cérémonies de la vie sociale.
La broderie à la main |
Les ateliers de broderie ont toujours une importance capitale dans la vie artisanale de Tombouctou. Autrefois, l'école était même intemement liée à la vie. Ces deux institutions, latelier et lécole, formaient un tout indissoluble.
Les célèbres pédagogues tombouctiens contemporains de Montaigne disaient : "Lesprit, siège de lintelligence, est apte à assimiler en labsence du soleil et la main la plus adroite en compagnie de cet astre du jour." Ainsi, les écoles islamiques commençaient très tôt et continuaient la nuit pour libérer lenfant le reste de la journée à lapprentissage dun métier.
Cest ainsi que plusieurs enfants, surtout ceux des familles maraboutiques, apprenaient la broderie à la main. Latelier tindéhou est généralement dans le vestibule ou dans un autre local donnant sur la rue. Le maître brodeur malé était entouré dapprentis. Avant de sasseoir, il invoque le Tout-Puissant en récitant quelques versets du Coran : la place est alors sacrée et tout son travail est confié à Dieu. Il maîtrise la technique de la coupe et de la broderie. Pour ce faire, le matériel est très simple; une paire de ciseaux, du fil, de la soie provenant de Fez, un dé, une aiguille...
Il découpe le tissu suivant la tenue quil veut obtenir. A laide dun crayon, il trace les figures géométriques très adroitement, souvent sans règle ni compas, puis il coud et les jolis motifs prennent forme. Cest un artiste en harmonie avec son uvre. Les modèles sont très nombreux, fruit du brassage culturel de Tombouctou. Pour désigner les variétés de coutures, les mots peuvent être dorigine arabe, haoussa, peul, wolof...
Les différentes variétés de broderie à la main:
* La variété initiale la plus simple est Djindé hinsa.
* Le picole, expression certainement wolof est la variété initiale citée ci-dessus améliorée.
* Djiba me est le motif de la poche.
* Wakia fo nda djéré djaro se coud avec une mesure et demie de soie.
* Djiba mé nda haoussa nossi comporte un motif haoussa inspiré des Nigériens.
* Wakia fonda djiré sogno est plus fine que les autres.
* Wakia taine comporte des broderies sur les deux faces, lexpression est arabe.
* Araàa Wakou comporte plusieurs broderies, lexpression est aussi dorigine arabe.
Ce métier est non seulement très fatiguant, mais aussi très méticuleux. Pour broder certains boubous, il faut parfois attendre un an tant le travail est compliqué. Il faut y appliquer la technique mais aussi lintelligence.
Pour son apprentissage, lenfant passait par plusieurs grades, comme dune classe à lautre. Son maître lui tendait une aiguille, du fil et un dé et chaque fois quon le rencontrait au marché seul, nimporte qui avait le droit de le corriger sans le connaître ni lui expliquer pourquoi. Il devait être à ce moment précis à lécole coranique ou à latelier.
Dans ces deux institutions fondamentalement tombouctiennes, on apprend à lenfant le métier, lart de vivre et de se conduire suivant la philosophie tombouctienne. Cest-à-dire se sacrifier avant tout pour lhonneur et la grandeur de le cité, ce qui ne peut se faire sans une éducation souvent rigoureuse. Lenfant na plus le temps de se livrer à la délinquance.
Cette éducation suivie par tous les membres de la société favorise Tombouctou en lui donnant des artistes de grande renommée : maçons, scribes, bijoutiers, cordonniers, chanteurs... sont souvent appréciés à lextérieur.
Mais la société tombouctienne rejette tout art qui représente les créatures animées comme les hommes et les animaux. Les statuettes qui proviennent du sud sont désapprouvées par la population. Cest dire à quel point lidée est fortement ancrée dans lesprit du Tombouctien que toute personne qui représente un être vivant sous forme de statuette ou de peinture, lui insuflera une âme le jour du jugement dernier. Cette société refuse même les dessins dans les mosquées ou dans les maisons. Toutes ces décorations rencontrées dans les manuscrits et les tapis sont de forme géométrique.
La musique et le folklore sont le quotidien de la société à Tombouctou. Il y a plus de quatre cents ans, Jean-Léon lAfricain constatait que les manifestations continuaient tard dans la nuit. Le professeur Sékéné Mody Cissoko ajoute dans son livre Tombouctou et lempire songhoï : "Les scènes de mariage avec tambours battants, les chants coraniques dans les quartiers constituaient les agréments quotidiens de la ville" (p. 171).
Encore de nos jours, les Tombouctiens ont une passion démesurée pour le chant et le floklore. Quel que soit son âge, un maçon ne se gêne pas pour danser le dimba, un boucher labarbarba, un cultivateur de Sareïkeïna le hala et un marabout pour chanter à haute voix en public les panégyriques du prophète Mohamed (S.A.S.). Les notables de Tombouctou organisent chaque année au quartier Sankoré un concours de chant qui porte le nom de bobbohoumé thiaou. Sur le lieu de travail, tout Tombouctien chante souvent un chant religieux pour se donner du courage ou pour éloigner Satan.
Il faut noter que pendant son évolution, la société tombouctienne na pas connu de griots. Ceux qui y vivent aujourdhui sont venus dailleurs. Peut chanter qui veut, mais pas nimporte où.
Quant aux artisans, ils sont de tous les milieux, même si la forge et la bijouterie paraissent endogamiques.
Tout Tombouctien, quelle que soit son origine, doit travailler de ses deux mains car la fortune et linstruction peuvent senvoler. Le métier, lui, suit toujours lhomme. Il ny a aucun sot métier à Tombouctou. Aussi, des familles très illustres comme les Arma peuvent être cordonniers. La cité, dans tous ces arts, a connu de grands artistes.
Consciente de son art raffiné et de sa brillante civilisation, la ville de Tombouctou, repliée depuis longtemps sur elle-même, a pu jusquici protéger ses valeurs culturelles grâce à son isolement en plein Sahara.
Aujourdhui, elle doit faire face à une agression étrangère. Elle souvre de plus en plus au monde moderne, nécessité oblige. Elle y échappe difficilement avec déjà la télévision et les autres moyens de communication qui vont rapidement la lier au reste du monde. Tombouctou saura-t-elle conserver son authenticité?
Il faut lespérer.
Bibliographie
Civilisations et art de lOuest africain. B. Holas Union générale des Editions. Paris 1976
Figure de lart contemporain. Marc Le Bot Presses Universitaires de France.
Festival Mondial des Arts Nègres. Vol. Il Dakar. 1- 24/4/1976
Histoire générale de lAfrique du XIIe au XVIe siècle. UNESCO/NEA
Tarick es Soudan. Es Sadi. 1964
Tarick et Fettach. Mahmoud Kati. 1964
Comité de jumelage Saintes-Tombouctou.
Culture et civilisation islamiques. Le Mali 1988
Tombouctou et lempire songhay. Mody Sékéné Cissoko. 1975
Description de lAfrique. Jean-Léon lAfricain. T. II 1956.
Back to [the top of the page] [the contents of this issue of MOTS PLURIELS]